SIGNE DE RECONNAISSANCE POUR CORE GAMER, FIRE EMBLEM: AWAKENING PROUVE QUE NINTENDO NE MISE PAS QUE SUR LA SIMPLIFICATION DU JEU VIDÉO.

FIRE EMBLEM: AWAKENING

ÉDITÉ PAR NINTENDO ET DÉVELOPPÉ PAR INTELLIGENT SYSTEMS, ÂGE: 12+, DISPONIBLE SUR NINTENDO 3DS.

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Fire Emblem, c’est un peu le côté hardcore de Nintendo. Un visage inhabituel pour le géant de Kyoto, habitué ces dernières années à vulgariser le jeu vidéo chez les newbies. Derrière les manettes de cette série méconnue des gros joueurs eux-mêmes, Intelligent Systems, studio de développement interne qui a nourri le succès de Big N au fil des décennies. Excitebike sur NES, Super Metroid sur Snes et autre Wario Ware sur Gamecube ont prouvé le talent polymorphe du studio. Pas du genre à se planquer derrière un gameplay particulier.

Depuis un quart de siècle, cette cellule oeuvrant dans le ventre du QG de Nintendo touche également aux jeux de rôle tactiques (T-RPG dans le jargon). Le tout en développant parallèlement deux sagas de stratégie. Famicom Wars (qui a enfanté les Advance Wars chez nous) explore ainsi un futur militaire et kawaii, tandis que Fire Emblem joue la carte du médiéval fantastique. Sous-titré Awakening, le dernier et douzième opus de cette saga fleuve porte donc sur ses épaules un lourd héritage.

Brosser brièvement les ressorts ludiques de Fire Emblem: Awakening est impossible, tant le titre déborde de finesses tactiques savantes à assimiler (facilement) au fil des (nombreuses) missions. Suivant la trace de Veilleurs (guerriers défenseurs du royaume d’Ylisse), le titre se rapproche en fait d’un jeu d’échecs où chaque partie avance, sur un damier, l’ensemble de ses pions au tour par tour. La production oscillant entre une 2D et une 3D haut de gamme élève toutefois ce précepte à un niveau vertigineux.

Cliché maternel

La proximité de deux unités alliées sur le terrain booste ainsi leurs attaques ou permet de récupérer automatiquement des points de vie selon la nature du fantassin en place. Certains stéréotypes y ont d’ailleurs la vie dure, puisqu’on retrouve le personnage féminin de Lissa au rang des secouristes… Ce volet aux relents machistes n’est toutefois pas le seul moyen de guérir ses soldats: le terrain est ponctué de tours qui, une fois atteintes par un blessé, régénèrent ses points de vie, à petites doses.

Aussi déterminante que le type d’attaquants en place (archer, chevalier physique, sorcière…), la topographie joue d’ailleurs un rôle central dans Fire Emblem: Awakening. Talentueux, le level design pose des collines infranchissables par certaines factions. Un goulet formé par un ponton séparant les troupes du joueur et de l’adversaire d’une rive à l’autre oblige également à bien élaborer l’ordre de passage de ses fantassins selon leurs compétences. Car le T-RPG déploie une nomenclature avantageant entre autres l’emploi d’une lance sur une épée et de cette dernière sur une hache.

Mille autres détails portant notamment sur l’évolution de chaque soldat (qui ne ressuscite pas en cas de K.O. ou qui peut changer de classe en cours de campagne) mériteraient une encyclopédie. La densité est à vrai dire telle que l’on zappe rapidement les kilomètres de dialogues de cette épopée sous forme de visual novel. Un cas d’école semblable à Might & Magic: Clash of Heroes. Ce qui n’est pas peu dire.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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