Bert Dockx

« Safe »

Entre le rock noir et urbain de Flying Horseman, son groupe de jazz Ottla et la musique instrumentale mystérieuse et aventureuse de Dans Dans, Bert Dockx n’est pas le genre d’artiste à rester en place. Non content d’être l’un des plus virtuoses et excitants guitaristes du pays, l’Anversois met toujours sa six cordes et son jeu reconnaissable entre mille au service d’un univers viscéral, possédé, obscur et bitumé. Il y a quatre ans, Bert Dockx sortait Transit. Un disque de reprises, de relectures, sur lequel il revisitait sous son nom Joy Division, Bruce Springsteen, Bob Dylan, Tom Waits, Fleetwood Mac et des chansons qui l’avaient durablement marqué. Sur Safe, le guitar hero de Berchem a des allures de bluesman moderne, de paysagiste nocturne. Ballade épineuse, transition instrumentale, déambulation écorchée. Dockx s’affranchit des formats. Il peint des portraits intimes à la lueur des néons et des natures mortes amoureuses, des petits croquis sur la nappe de fin de soirée et des grandes fresques impressionnistes et brutes. Accompagné par Thomas Jillings (Ottla, Linus), Loesje et Martha Maieu (Flying Horseman, Blackie and The Oohoos), Dockx signe un nouvel album intense et passionné. Sans doute pas le plus immédiat de sa discographie, certes, mais des chansons dans lesquelles il fait bon se perdre et aveuglément déambuler. Safe est une respiration. En sept morceaux et environ trois quarts d’heure, Dockx impose sa classieuse et inimitable griffe. Même sur cette convaincante relecture du Pale Blue Eyes cher au Velvet Underground.