Béla Lugosi

La biographie qu’Edgardo Franzosini a consacrée à Béla Lugosi, l’acteur hongrois qui prêta ses traits à la figure mythique du comte Dracula immortalisée en 1931 par Tod Browning dans le film éponyme, n’est pas une biographie. Plutôt que raconter, de manière plus ou moins épique, les grandes étapes de celui qui fut, successivement, acteur de théâtre, militant communiste, vedette de Broadway, puis star de cinéma, avant de chuter dans la morphine et de connaître une fin de carrière inquiétée par la cabale anticommuniste du sénateur Joseph McCarthy, Franzosini a choisi de s’intéresser à un seul moment de la vie de Lugosi. Ce moment, c’est celui où l’acteur devint le comte Dracula -où, abandonnant son ancienne personnalité d’être humain, il put se permettre de déclarer, comme il le fit sur son lit de mort:  » Je suis le comte Dracula, je suis le roi des vampires, je suis immortel« . Ce qui a longtemps été perçu comme le symptôme d’une maladie ayant emporté bien des figures de l’âge d’or du cinéma n’en était peut-être pas un, après tout. Lugosi avait plus d’une raison de pouvoir croire qu’il incarnait le comte. C’est à ces raisons, qu’avec une plume méditative et chatoyante, Franzosini a choisi de consacrer les pages de son petit essai -qui est, autant que la  » biographie d’une métamorphose » annoncée par son sous-titre, une tentative d’élucidation de ce que signifie « être possédé ».

d’Edgardo Franzosini, éditions La Baconnière, traduit de l’italien par Thierry Gillyboeuf, 128 pages.

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