Bektachis

© philippe bernaerts

Jeune président du Conseil consultatif des mosquées de Molenbeek, Redouane est belge d’origine marocaine. Et musulman de confession sunnite. Iljir est acteur. Français. Ses racines sont à aller chercher en Albanie et il est adepte du Bektachisme, courant de l’islam particulièrement tolérant qui existe depuis le XIIIe siècle et dont le coeur bat là, au sud-ouest des Balkans. Les Bektachis, une hérésie pour beaucoup de musulmans, boivent de l’alcool, ne jeûnent pas nécessairement en période de Ramadan, mais le font volontairement en fonction de leur dévotion… Ils n’ont pas de mosquées. Les femmes ne sont pas voilées. Les Bektachis prônent même l’égalité. Garçons et filles prient d’ailleurs côte à côte… Selon l’UNESCO, le Saint Fondateur du courant Haci Bektas Veli véhiculait de son temps des idées qui huit siècles plus tard coïncideraient pour beaucoup avec la Déclaration universelle des droits de l’homme. Sur une idée de Manuel Poutte (Welcome to Paradise, Fritkot…), Iljir va emmener Redouane au pèlerinage du mont Tomor où des dizaines de milliers de Bektachis (ils sont six millions de pratiquants dans le monde) se retrouvent chaque année. Le licencié en philosophie suit le périple: le voyage en camionnette de six heures qui prendra finalement deux jours jusqu’au sanctuaire et aux sacrifices de mouton, puis surtout la rencontre, la conversation entre deux hommes et deux formes d’islam. Un film qui lutte contre les stéréotypes et pousse à la réflexion.

Documentaire de Manuel Poutte.

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