Autobiographie

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C’est sans doute l’ultime preuve du caractère facétieux du bonhomme: John Cage a beau être considéré comme l’un des compositeurs les plus influents du XXe siècle, un véritable philosophe de la musique contemporaine qui aura bouleversé la manière d’écouter (mais aussi d’entendre), son « autobiographie » tient sur une petite plaquette d’une soixantaine de pages, pas plus. De fait, l’exercice auquel s’est livré Cage ne répond à aucun canon du genre. Ce qu’il appelle autobiographie, est en réalité le texte d’une conférence qu’il a donnée à Kyoto, en novembre 1989, à peine deux ans avant sa mort, à l’âge de 79 ans. Le pionnier américain y raconte ses expériences les plus marquantes, comme ses premières amours littéraires, ses envies d’architecture, ses ambitions de peintre, avant d’embrayer avec la musique, suppliant Schoenberg de lui enseigner la composition, pour finir par conclure après deux ans qu’il n’avait « aucun sens de l’harmonie »… Il évoque encore les cours de philosophie bouddhiste zen donnés par Daisetsu Teitaro Suzuki qui l’influenceront durablement, l’amenant à composer plus tard sa pièce la plus célèbre: 4’33, pour quatre minutes et trente-trois secondes de silence (presque) pur. Tout cela est livré d’une seule traite, avec pas mal de légèreté et un humour pince-sans-rire qui en disent finalement peut-être davantage sur l’homme que le parcours biographique proposé.

Autobiographie

De John Cage, éditions Allia, traduit de l’anglais (États-Unis) par Monique Fong, 64 pages.

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