Au suivant

Les dessins d’Yves Nussbaum, alias Noyau, ne sont pas drôles. Si rire il y a, c’est presque involontaire. Il semblerait que l’humour noir qui se dégage de ses planches si colorées soit la seule échappatoire que le dessinateur suisse ait trouvée pour garder un semblant de santé mentale. Car Noyau décrit l’absurdité du monde dans lequel nos contemporains -et nous-mêmes- tentent de se dépatouiller le moins mal possible. En quatre cases, il dresse le portrait de gens pris dans les rets d’injonctions imbéciles mais qu’ils suivent (subissent?) aveuglément. Seul le surréalisme de la chute apporte un peu de réconfort… ou pas. Si l’on rit, c’est donc la plupart du temps jaune. Comme pour l’histoire d’Alexandre, qui passe sa vie à se faire insulter mais s’efforce d’être gentil avec sa famille en lui apportant à manger dans la cellule de sa cave. Fabiola, elle, est passionnée de jardinage intérieur et sacrifie bientôt la moitié de son lit à la culture de pommes de terre. Ou encore Guillaume, qui vient d’un bled perdu et prétend que le slip kangourou est le drapeau officiel du trou du cul du monde. Mais ne riez pas! Vous vous reconnaîtrez peut-être dans la file d’attente sur la couverture d’ Au suivant, croqué par le génial illustrateur.

Au suivant

De Noyau, éditions Atrabile, 128 pages.

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