(1) « Art Pepper Meets The Rhythm Section »

Contemporary/ OJC Remasters 19929 ( Universal)

(2) « Way Out West »

Contemporary/ OJC 19936 Remasters ( Universal)

Deux chefs-d’£uvre insubmersibles de l’histoire du jazz moderne, enregistrés la même année et pour la même marque de disques (Contemporary, le grand label de la West Coast). Le premier est né dans des circonstances particulières, puisque Pepper (indécrotable junkie) venait de sortir de prison après une peine de plusieurs mois liée à la drogue -et n’avait plus touché à son saxophone pendant les 2 semaines précédant la séance d’enregistrement. De plus, afin de lui épargner un stress inutile, on avait omis de lui en parler (il ne fut prévenu que le matin même) et il n’apprit le nom de ses partenaires (Red Garland, Paul Chambers et Philly Joe Jones, soit l’impressionnante rythmique de Miles Davis, alors en tournée en Californie) qu’en entrant en studio. Malgré ces conditions et malgré que Pepper n’avait qu’une connaissance relative de plusieurs des titres (ce qui l’obligea à coller, durant une partie de la session, à la mélodie), Meets The Rhythm Section reste l’album majeur de la première moitié de la carrière du saxophoniste, le premier où il se hisse à la hauteur des plus grands (Parker, Konitz, McLean, Stitt) à travers des titres dont il offre des versions définitives ( Red Pepper Blues, Waltz Me Blues, son propre Straight Life, Tin Tin Deo, Birk’s Works ou, bonus track du CD, The Man I Love).

Pour sa part, l’album de Sonny Rollins -profondément original puisque c’était le premier qu’il enregistrait en trio- inverse en fait les données de celui d’Arthur Poivre, puisque nous avons, ici, un saxophoniste de la East Coast (le plus grand de l’histoire du hard-bop), confronté à une rythmique composée de 2 pointures de la West Coast, le bassiste Ray Brown (Oscar Peterson, Ella Fitzgerald dont il était l’époux) et l’incontournable batteur Shelley Manne (leader de différents groupes, patron d’un club de jazz et, entre autres occupations pour le cinéma, doublure du Sinatra batteur dans The Man with A Golden Arm). La session apparaît, elle aussi, miraculeuse, ne serait-ce qu’à travers l’entente télépathique de ces 3 hommes, interprétant en toute décontraction une musique composée de standards et de 2 titres signés par Rollins. Ajoutons que la qualité sonore de ces 2 incontournables, remasterisés en 24 bits, est la meilleure entendue à ce jour -en dehors de leurs versions SACD. l

Ph.E.

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