Antidisturbios

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Le premier épisode de cette minisérie espagnole démarre sans préliminaires par la spectaculaire évacuation d’un squat madrilène occupé par des migrants. La brigade anti-émeute butte contre un solide comité d’accueil. S’ensuit un moment de tension électrique, étouffant, une scène d’une rare violence symbolique, visuelle et chaotique, qui débouche sur un drame: dans la cohue, un réfugié fait une chute fatale. Une jeune inspectrice des affaires internes de la police, chargée de juger de la proportionnalité de l’intervention policière, s’apprête à conclure à un accident quand la vidéo d’un témoin, opportunément supprimée par la police, refait surface et vient donner une tout autre version de la vérité. Dans une critique politique et sociale courageuse, portée par un casting rigoureux et une analyse des répercussions sur les acteurs du drame (dont les policiers et leurs familles), Antidisturbios (équipement anti-émeute) fait écho aux débats sur les violences policières, à leurs schémas répétitifs, de la retentissante affaire Derek Chauvin aux bavures régulières de part et d’autre de Quiévrain (voir à ce sujet Un pays qui se tient sage de David Dufresne). Dommage que les conclusions de l’enquête dégagent la question de la responsabilité étatique, de la légitimité de sa violence, vers une cause plausible mais anecdotique.

Minisérie créée par Isabel Peña et Rodrigo Sorogoyen. Avec Vicky Luengo, Raúl Arévalo, Álex García Fernández.

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