Aller avec la chance

Se poster en bord de route, lever le pouce et attendre que la chance nous embarque. Ce périple de la Colombie à la Patagonie, Iliana Holguín Teodorescu l’a entrepris pour des raisons personnelles -un objectif familial et sentimental-, mais aussi pour éprouver  » la puissance du hasard« .  » Je voulais croire que l’on pouvait tomber et toujours, grâce à l’aide de quelqu’un, rebondir, je voulais me le prouver, le prouver au monde entier, empiriquement du moins, relever ce défi de partir à l’inconnu sans nul plan B. » Point d’appel à un ami ou un quelconque joker, tout au long d’un trajet de plus de 9 000 kilomètres parcouru avec des camionneurs, des conducteurs solitaires ou en famille. Au premier abord, le journal de bord ne se concentre que sur la route toute droite, au gré des statistiques subjectives du risque pour une jeune femme de voyager seule à travers une Amérique latine qui déroule sur son macadam (dont la mythique Panaméricaine) des ambitions économiques, des déceptions affectives, des propositions douteuses de la part des conducteurs aussi. Il faut attendre la deuxième partie pour que l’autrice amplifie son premier récit de commentaires plus larges sur l’aspect machiste de la route et sa réalité sociale quotidienne. Un road trip non idéalisé, à l’écriture un rien frugale, qui fait toutefois rêver.

D’Iliana Holguín Teodorescu, éditions Verticales, 192 pages.

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