Alicia Keys
« Keys »
Au fond, les principales qualités d’Alicia Keys sont aussi ses plus grands défauts. S’il n’a jamais sonné rétro, son néo-classicisme soul est ainsi souvent apparu un peu trop balisé que pour encore surprendre, a fortiori dans une carrière aujourd’hui longue de 20 ans (inaugurée en 2001 avec l’emblématique Songs in A Minor). Avec des jolis moments, toujours, mais ne fissurant le vernis que dans de rares occasions. Dans une interview au Guardian, la New-Yorkaise, élevée par une mère solo dans le quartier « compliqué » de Hell’s Kitchen, expliquait que son environnement de départ aurait dû l’amener à finir » droguée ou prostituée » . Comment dès lors lui reprocher de chercher une certaine sécurité dans sa musique? Un an après Alicia, voici donc… Keys. Il n’échappe pas aux habitudes maison, si ce n’est qu’il est double. Le temps libéré par la pandémie aurait en effet poussé la musicienne à réenregistrer la plupart de ses nouveaux morceaux (dix « doublons » au total). Keys est donc découpé en un premier volet intitulé Originals, plus dépouillé, dominé par le piano; et un second, baptisé Unlocked, davantage produit, dopé par les beats du producteur Mike Will Made It. Chacun tranchera pour sa version préférée. Mais il reste quand même difficile de se défaire de l’impression que les morceaux où Alicia Keys est la plus libérée ( unlocked, en quelque sorte), se retrouvent paradoxalement dans la partie… Originals. Comme avec Best of Me, sous influence Sade, ou encore Is It Insane, qui renoue superbement avec ses influences jazz.
Distribué par Sony. En concert le 15/06 au Sportpaleis, Anvers.
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