Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

VIOLENTE, SEXY ET PASSABLEMENT ADDICTIVE, LA DERNIÈRE VENUE D’ALAN BALL EST L’UNE DES BONNES SURPRISES RÉCENTES AU RAYON SÉRIES.

Banshee – saisons 1 & 2

UNE SÉRIE CINEMAX CRÉÉE PAR JONATHAN TROPPER ET DAVID SCHICKLER. AVEC ANTONY STAR, IVANA MILICEVIC, ULRICH THOMSEN. DIST: WARNER.

7

Il sort de prison, seul. Gros plan sur ses yeux bleus tombants et sa face ciselée de beau gosse rebelle. Le pas est franc, décidé. Il entre dans un bar. Se tape illico la serveuse et ses seins généreux. Sort. Vole une bagnole. Débarque à New York. Visite un vieux pote asiatique, un super hacker habillé en fille, fout le boxon dans l’arrière-boutique, casse des ordinateurs, obtient son info. Sort. Se fait courser dans New York. Poursuite. Ça défouraille grave. Gros crash, on lui tire dessus d’un côté, un bus renversé menace de l’écrabouiller de l’autre (cette scène, exceptionnelle, est expliquée dans des bonus par ailleurs peu fournis). Fuite à moto. Générique. Le ton est donné.

Banshee, c’est ça. Une grosse beauferie bien assumée, débordante de femmes à poil, de scènes de cul, de muscles, de violence trash, mais qu’on peine à lâcher, parce qu’elle nous rappelle au bon souvenir des séries de notre enfance, celles d’avant l’art credibility façon Sopranos. Qu’on se le dise, l’intrigue s’appuie sur une énormité absolue. A peine arrivé à Banshee, où il est censé retrouver son éternel amour, celle pour qui il a fait quinze ans de ballon, notre beau gosse de service va profiter d’un malentendu mortel -une bagarre dans un bar qui tourne au bain de sang- pour prendre l’identité du tout nouveau sheriff local, Lucas Hood. Lequel venait à peine d’arriver, en provenance de l’autre côté de l’Amérique. L’ex-taulard se transforme donc miraculeusement en gardien de la paix, une paix qu’il fera évidemment régner à coups de tatanes dans la tronche, sautant sur toutes les femelles des alentours, mais en gardant un amour inconditionnel pour son ex, la ravissante Carrie -qui a fondé une famille entre-temps, sous un faux nom. Sauf qu’à Banshee, le vrai boss, c’est Kai Proctor, mafieux local issu d’une famille amish, bien porté sur le sexe et le coup de poing aussi -le genre à casser une mâchoire et à demander au mec de ravaler ses dents…-, et auquel va, forcément, finir par s’opposer Lucas Hood.

Une bonne série B

Alors que la saison 3 vient de démarrer sur Cinemax, l’une des antennes du groupe HBO, les coffrets DVD des deux premières volées d’épisodes arrivent donc dans nos bacs. Et on vous les conseille vivement, comme on conseillerait un plaisir coupable. Les acteurs, inconnus au bataillon, trouvent le ton dans un scénario outré, rempli d’invraisemblances -dans l’un des premiers épisodes, Lucas s’en prend à une star de la MMA, qu’il tabasse vigoureusement devant des dizaines de smartphones, alors qu’il est censé resté discret…-, mais parfaitement assumé, complètement maîtrisé. Banshee, c’est de la toute bonne série B. La patte d’Alan Ball probablement, lui qui, après l’extraordinaire Six Feet Under et sa reconversion dans la série de genre avec la poisseuse True Blood, prouve que ce qu’il touche a toujours de l’intérêt.

GUY VERSTRAETEN

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