Il y a d’abord quelques beaux moments de vérité collective en compagnie des membres d’une famille dysfonctionnelle réunie autour d’un grand-père dont la mort ne va faire qu’accentuer les dissensions. Puis, peu à peu, très vite en fait, Maïwenn, qui s’appelle Neige dans le film, se contente de faire du Maïwenn au carré. Cris, pleurs, violence verbale, auto-apitoiement, rires nerveux, engueulades, émotions à fleur de peau, psychodrames permanents… Tout le petit attirail névrotique de la réalisatrice de Pardonnez-moi, Le Bal des actrices, Polisse et Mon roi est convoqué de manière tellement exacerbée qu’on frise le non-sens hystérique. Mais le pire reste à venir… En pleine crise identitaire, Neige sombre dans un questionnement lourdingue sur sa supposée algérianité. Le mode autofiction, à peine voilé, est activé, et Maïwenn délaisse alors sans raison valable l’ensemble des personnages de son scénario-gruyère pour s’enfoncer dans un délire narcissique embarrassant d’immaturité où elle renoue avec ses racines nord-africaines en buvant du thé à la menthe et implore la larme à l’oeil pour qu’on lui parle en arabe… Et le spectateur d’en être réduit à la regarder panser ses plaies sans trop savoir si c’est d’une pure foutaise ou d’une immense naïveté dont il faut ici parler.

ADN

De et avec Maïwenn. Avec aussi Louis Garrel, Fanny Ardant, Marine Vacth. 1 h 30. Sortie: 28/10.

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