PLUS CONNU POUR SES RÔLES AU CINÉMA QUE POUR SA MUSIQUE, ADAM GOLDBERG SE LA JOUE JOHN LENNON AVEC UN ALBUM POP PSYCHÉDÉLIQUE ET SCHIZOPHRÈNE. PORTRAIT À DOMICILE.

Il a joué dans Il faut sauverLe soldat Ryan de Spielberg, le Zodiac de Fincher et il aurait dû endosser le rôle tenu par Jared Leto dans Panic Room. Il a emménagé avec Chandler dans Friends, sniffé des tonnes de coke dans Entourage… Il a même réalisé Scotch and Milk, tourné pour 60 000 dollars et considéré par Sundance Channel comme  » l’un des 10 meilleurs films que vous ne verrez probablement jamais« . L’histoire de Jim, la vingtaine, qui passe ses soirées et ses nuits à errer dans les bars et clubs enfumés de Los Angeles.

Un homme sous influence

Fils d’un ancien sauveteur et d’une thérapeute, mais surtout enfant du rock, Adam Goldberg, homme de cinéma, sort aujourd’hui le premier album des Goldberg Sisters. Un disque sous haute influence lennonienne.  » Je me souviens avoir entendu ma mère hurler devant la télévision. J’avais 10 ans quand Lennon est mort« , précise-t-il, au lendemain de son 40e anniversaire entre les posters de Cassavetes et les photos des plus grands jazzmen qui décorent le salon de sa villa, sur les collines hollywoodiennes.  » J’ai donc eu une période profondément marquée par ses disques et ceux des Beatles.  »

Goldberg est aussi, dès l’adolescence, très Elvis Costello, dont il aime la voix et la colère. Il le dirigera d’ailleurs en même temps que Vince Vaughn et Christina Ricci dans son 2e long métrage: I Love your work.  » On est tous les 2 fans de Stardust Memories et comme mon film est un peu dans cet esprit, je lui ai envoyé un mail« , confie-t-il pour résumer la rencontre.

Avec le premier album de Dead Man’s Bones, chorale pop gothique emmenée par Ryan Gosling (à l’affiche de The Hides of march, le prochain George Clooney), The Goldberg Sisters sauve un peu l’image des disques « hollywoodiens ». Faut dire que, première signature de Pias America, Adam connaît la musique comme Obélix les bienfaits de la potion magique. Il est tombé dedans quand il était petit.  » Lorsqu’il s’est converti au CD, un ex de ma mère m’a donné toute sa collection de jazz. J’ai donc été très tôt obsédé par John Coltrane, Billie Holiday, Miles Davis. » Le punk, le rock alternatif et les Pixies suivent. Puis Built to Spill, Sebadoh et Sonic Youth lui jettent un sort…

En 2009, après plusieurs années passées à jouer avec ses potes Steven Drozd (Flaming Lips) et Aaron Espinoza (Earlimart), Goldberg s’était déjà manifesté sur la scène pop sous le nom de LANDy. The Goldberg Sisters pourrait lui offrir un peu plus de visibilité.

Ça s’entend dans sa musique plutôt bien arrangée, transpire de ses textes: Adam est un torturé. Mother Please est basé sur des citations de Jim Jones peu avant le suicide collectif de Jonestown. Quant à Erik Eriksson, c’est le nom d’un psychothérapeute américain spécialisé dans les mécanismes de la construction identitaire. Parlons-en. Outre du Lennon, il y a du T-Rex, du Bowie et du Sleepy Jackson dans cet album. C’est grave docteur? l

u THE GOLDBERG SISTERS, CHEZ PIAS. ***

JULIEN BROQUET, À LOS ANGELES

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