Forte de ses triomphes dans des films tels Tomb Raider ou Wanted, Angelina Jolie, superstar et moitié du couple le plus célèbre de la planète, revient, avec Salt (critique en page 26), dans un genre qui lui est cher. Rencontre avec la plus redoutable héroïne de l’été.

Salt est votre seconde collaboration avec Phillip Noyce après Bone Collector, en 1999…

J’ai toujours pensé que Phillip était un réalisateur capable de faire des films au contenu fascinant, comme Le Chemin de la liberté, mais c’est aussi quelqu’un qui a à son palmarès de vrais films d’action personnels. Travailler avec lui au début de ma carrière a été une merveilleuse expérience, l’une de mes meilleures, il m’a énormément aidée. Je savais qu’ensemble nous pourrions parvenir à mener ce projet à terme, à mêler tous les ingrédients nécessaires pour faire un bon film. Tout a été très simple entre nous. Nous avons une sorte de code de communication secret !

Vous alternez constamment films d’action coûteux et films plus intimistes et dramatiques.

J’ai eu l’aubaine de pouvoir jouer dans ces deux genres très différents, et j’essaye de trouver l’équilibre entre eux. Souvent, quand j’ai fait une grosse production où je dois être très physique, j’ai envie de retourner à quelque chose qui exige davantage de moi sur le plan émotionnel. Mais c’est la même chose dans l’autre sens. J’oscille d’un genre à l’autre, et je crois que cela m’aide à trouver mon propre équilibre.

Votre personnage, Evelyn Salt, semble n’avoir peur de rien, et vous-même êtes très intrépideà

Je crois que je devrais être un peu plus prudente, je suis intrépide au point d’être presque stupide parfois ! Mais j’ai eu la grande chance, dans ma carrière, de pouvoir faire ce type de films où je peux assouvir cela : je suis une junkie de l’adrénaline, j’aime bondir hors de quelque chose, sur quelque chose. Je n’ai pas peur. Ce qui m’effraie – et c’est la seule chose qui me tient éveillée la nuit -, c’est ce qui pourrait arriver à ceux que j’aime.

Vous aimeriez voir davantage de films avec des héroïnes d’action comme Salt ?

J’ai joué des femmes héroïques et fortes, mais il y a des histoires très simples sur la maternité qui peuvent être tout aussi héroïques. Il y a toujours de la place pour de nouvelles héroïnes. Personnellement, je ne vais pas me plaindre, mais il y a une autre dimension dans ce film. Ce qui m’a vraiment intéressée, c’est qu’il s’agit de la trajectoire humaine et personnelle d’une femme, au-delà du parcours politique. C’est un personnage qui a une certaine histoire, une certaine existence, quelque chose lui est enlevé, elle subit des épreuves : c’est un film qui parle de ce que l’on devient, des choix que l’on fait, de la possibilité de devenir meilleur, du fait de prendre le contrôle de sa propre existence.

Les personnages de ce film sont tous ambigus, surtout le vôtre. Est-ce cette complexité qui vous a aussi attirée, et qui fait parfois défaut dans notre vision du monde ?

Oui, et cela nous a tous intéressés. Aucun de nous n’est ce que l’on croit, nous avons pu explorer ces différentes facettes de nous-mêmes. De manière plus globale, je crois que, quand il s’agit de l’information et de la politique, tout peut être réduit à des stéréotypes : ce qui est important, c’est de regarder au-delà, pour comprendre en profondeur ce qui passe. Plus on creuse, plus les choses deviennent intéressantes. J’espère que nous avons pu montrer un peu de cela dans le film.

Avez-vous fait Salt parce que vous recherchiez l’équivalent féminin d’un James Bond ou d’un Jason Bourne ?

J’ai plaisanté sur ce sujet avec Amy Pascal, qui dirige Sony. Elle m’a appelée quand elle préparait James Bond avec Daniel Craig, et j’ai dit que je voulais jouer Bond ! Environ deux ans plus tard, elle m’a téléphoné et m’a dit : « Je crois que j’ai trouvé ce que tu veux. » Mais en fait, notre film est très différent des Bond et des Bourne. Nous avons fait attention à ce que l’intrigue, la structure du récit, les personnages soient autres et surtout soient nouveaux pour le public. Et pour les combats, par exemple, nous avons spécifiquement voulu que ce ne soit pas juste des combats traditionnels avec une femme à la place de l’homme, nous lui avons trouvé un style unique.

À ce propos, une rumeur vous concernant court en ce moment : vous compteriez arrêter de jouer?

Je n’ai jamais dit que j’allais arrêter de jouer, et c’est quelque chose que je ne dirai jamais, on ne peut pas faire ce genre d’annonce car on ne sait jamais vraiment ce qui va arriver. Mais je pense que, dans les prochaines années, je vais sans doute beaucoup moins travailler, car il y a d’autres choses que je veux faire dans ma vie. C’est juste qu’à un moment, j’aurai été l’héroïne de suffisamment d’histoires. Je veux élever mes enfants, je veux être là pour eux. Brad et moi essayons de trouver un équilibre : en ce moment, c’est lui qui travaille, et je m’occupe des enfants. Dans quatre mois, ça me démangera sans doute de me lancer dans un projet. Mais en attendant, je peux me consacrer à mon action humanitaire. Mon équilibre, je l’ai surtout grâce à ce partenaire extraordinaire. l

rencontre Denis Rossano

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content