À la première étoile

La Plongeuse s’est un jour réveillée dans la cuisine du Gravy, sans se souvenir de qui elle était ni ce qu’elle faisait là. Accueillie par Ségo et son équipe, elle a entamé une relation avec Daniel (sommelier au noir) et tenté de retrouver ses marques dans ce monde parisien de la rive gauche dont -rare indice la concernant- elle ne maîtrise pas pleinement la langue d’usage. Entre un cahier qui l’éclaire sur une liaison passée et la sensation, dans une boulangerie, d’avoir déjà croisé celui qu’elle surnomme Dos d’Aigle, son passé commence à surnager par-delà l’amnésie. Elle pressent que certaines parties de son histoire risquent d’être douloureuses une fois sorties des limbes… Quels traumas a-t-elle enfouis? En alternance, le récit de Daniel fait la lumière sur certains angles morts, ralentissant parfois notre immersion. Andrew Meehan, par ailleurs scénariste, construit son mille-feuille de quête intime avec un sens si cocasse et à la fois rugueux du décalage ( » Il y avait tant de choses à redouter dans ce monde nouveau. Frottis vaginal, sport, Dieu, ce genre de choses« ) qu’on imaginerait volontiers l’actrice Natasha Lyonne ( Russian Doll) prêter ses traits à cette femme égarée dans la langue et la mémoire, à la fois en recherche et en perte d’elle-même.

D’Andrew Meehan, éditions Joëlle Losfeld, traduit de l’anglais (Irlande)

par élisabeth Peellaert, 320 pages.

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