AVEC MONSTRES ACADEMY, PIXAR, LE STUDIOCRÉÉ PAR JOHN LASSETER, CÈDE À LA MODE DU PREQUEL. EXPLICATIONS EN COMPAGNIE DU RÉALISATEUR DAN SCANLON ET DE LA PRODUCTRICE KORI RAE.

Chez Pixar, on a assurément de la suite dans les idées; un postulat à prendre au figuré comme au propre, d’ailleurs, si l’on considère qu’après avoir révolutionné le monde de l’animation, de Toy Story à Up, le studio de San Francisco semble, depuis quelques années, vivre de ses acquis. Et si la philosophie maison a longtemps consisté à repousser les frontières de la créativité « vers l’infini et au-delà », suivant l’expression chère à Buzz l’Eclair, l’heure semble désormais plutôt au recyclage -illustration par un troisième volet de Toy Story inférieur aux deux précédents, bientôt suivi par un sequel dispensable à Cars, en attendant celui annoncé de Finding Nemo, soit Finding Dory.

Monstres Academy s’inscrit assurément dans cette tendance, puisqu’il cède pour sa part à la mode du prequel, remontant aux sources des aventures de Bob et Sulli, charmants monstres découverts il y a une douzaine d’années dans Monstres et Cie. Et les renvoie, pour ce faire, sur les bancs d’une université d’un genre un peu particulier, puisqu’il y est surtout question de peaufiner ses aptitudes à terrifier. Tout un (drôle de) programme, présenté conjointement par le réalisateur Dan Scanlon (qui avait auparavant occupé divers postes, sur Cars et Brave notamment) et la productrice Kori Rae, de l’aventure Pixar depuis une quinzaine d’années déjà. « Nous voulions approfondir la relation entre Bob et Sulli, commence le premier, et un prequel nous est apparu comme la meilleure façon d’y arriver. Pour mieux les connaître, nous sommes remontés à l’époque de leur rencontre, ce qui nous a conduits à l’idée de l’université. Et c’est là que nous avons pensé à l’histoire de quelqu’un qui, à l’instar de Bob, n’obtient pas ce qu’il veut -un thème qui nous intéressait, parce que si beaucoup de gens sont confrontés aux échecs dans leur vie, c’est un sujet qui n’est que rarement abordé dans les films. » College movie à la mode Pixar, Monstres Academy n’est pas sans évoquer, par son parfum, les années 80 et les films de John Hughes en particulier, référence parfaitement assumée d’ailleurs: « Les années 80 ont été un âge d’or pour ce genre, et même si le film se déroule à une époque indéfinie, il était logique que l’on en retrouve une petite touche, ne serait-ce qu’en témoignage de respect. »

Continuer à surprendre

Au terme d’un parcours scolaire particulièrement agité, Bob et Sulli se voient quelque peu admonester par l’intraitable Dean Hardscrabble, directrice de l’établissement, qui leur adresse un « Keep surprising us » ne souffrant guère de contestation. Un appel que l’on serait enclin à étendre aujourd’hui au studio. « C’est une connexion intéressante, soupèse Dan Scanlon. Nous essayons toujours de trouver des moyens pour nous surprendre de même que les spectateurs, et nous poser de nouveaux défis. Cela peut paraître difficile avec un prequel, parce que l’on sait ce qu’il adviendra. Mais cela nous semblait propice à générer d’autres sentiments et d’autres questions. Nous avons cette chance de pouvoir retourner en arrière, pour développer plus d’idées encore autour de ces personnages. Nous tournons plus de films désormais que nous ne l’avons jamais fait, avec le luxe de pouvoir opter pour des histoires originales ou replonger dans celles de personnages existants. La règle cardinale, avant une suite ou un prequel, c’est de trouver une super histoire qui soit en même temps originale. » Et Kori Rae d’enfoncer le clou d’un processus créatif inchangé dans un environnement en (r)évolution permanente: « La priorité reste de raconter de bonnes histoires. La technologie a évolué si vite que nous devons veiller à ce que l’histoire continue à guider la technologie, et non l’inverse. L’évolution est telle que le simple fait de se maintenir et rester pertinents requiert beaucoup de travail. Cet aspect des choses nous accapare bien plus qu’à l’époque de Toy Story, où nous inventions tout, ou peu s’en faut… »

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