24 heures chrono

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Le dernier ado d’un village en Bulgarie, une radioécologiste de Tchernobyl, le plus jeune muezzin de Sarajevo, un rappeur de Rambouillet qui travaille comme éducateur avec de jeunes autistes, la représentante d’un parti d’extrême droite allemand (l’AfD) dont le père est originaire du Pakistan ou encore une drag queen et youtubeuse berlinoise spécialisée dans les tutos maquillage… Diffusé sur Arte et sur La Trois, de 6 heures du matin le samedi à 6 heures du matin le dimanche, 24 h Europe: The Next Generation est un documentaire exceptionnel qui part à la rencontre de celles et ceux qui feront le vieux continent de demain. En Belgique aussi d’ailleurs, où l’on suit une policière bruxelloise et un séminariste de Namur qui s’était engagé à 18 ans dans l’armée belge et est ordonné prêtre.

Quatre jours de tournage (en juin 2018), dix mois et six salles de montage. 45 équipes, 260 personnes mobilisées, 61 protagonistes suivis, quelque 45 réalisateurs impliqués pour 700 heures d’images. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et laissent entrevoir l’ampleur gargantuesque de la tâche. Déjà testé à travers 24h Berlin, une journée en capitale (2009) et 24h Jérusalem (2014), le processus narratif suit chronologiquement en temps réel une journée aux quatre coins de l’Europe. Pas de mise en scène, pas de lumière, caméra à l’épaule… Filmés dans leur environnement et leurs activités quotidiennes, des jeunes âgés de 15 à 30 ans partagent un petit bout de leur vie, racontent leurs préoccupations, leurs soucis, leurs espoirs, leurs rêves.

À travers leur portrait, c’est l’Europe qui se dessine. L’Europe du présent. L’Europe du futur. La Grèce et ses cures d’austérité, les Pays-Bas où le chômage des jeunes est au plus bas… La Finlande, ses lacs et ses bois où deux jeunes filles discutent de leurs désirs et de leur avenir perchées sur un toit. Alexander qui, en Ukraine, dirige les tirs d’artillerie depuis son bunker… Le documentaire de Britt Beyer et Vassili Silovic évoque les grands thèmes d’aujourd’hui: mobilité, écologie, nouveau féminisme, urbanisation, radicalisation politique, chômage… Alors que le Brexit fait flotter doutes et inquiétudes sur l’Union, qu’approchent à grands pas des élections européennes où extrême droite et eurosceptiques risquent de gagner du terrain, 24h Europe fait oeuvre d’utilité publique, cultive la différence et ouvre les yeux. Le programme qui donne à entendre 28 langues ou dialectes a été traduit et sera disponible en replay pendant un an et dans six langues. Un docu sur le programme de mobilité Erasmus, un autre sur les électeurs loin des grandes villes figurent dans les grilles des prochains jours… Arte enfoncera le clou européen jusqu’au jour du scrutin.

24h Europe: The Next Generation

Documentaire de Britt Beyer et Vassili Silovic.

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