À LA ROTONDE

Fils d’un ingénieur des chemins de fer, Kurt Vile est né pour le voyage. C’est cependant en musique que le trentenaire au look de hobo parcourt depuis plus de 15 ans les Etats-Unis. Rendant hommage aux plus grands troubadours du rock américain.

Kurt grandit à Lansdowne, dans la banlieue de Philadelphie, au milieu de 9 frères et s£urs. On imagine la foire d’empoigne à la maison pour savoir qui met les disques.  » Sauf que je suis le plus vieux des garçons et que j’ai été le premier à avoir une chaîne hi-fi, plaisante le chevelu. Mon père écoutait beaucoup de bluegrass. Moi, je suis fan de Bob Dylan, de Bruce Springsteen, de Townes Van Zandt… Mais j’assume aussi les comparaisons avec le travail solo d’un Thurston Moore.  »

Vile a d’ailleurs embauché un collaborateur de Sonic Youth, John Agnello, « il était assistant sur le Born in the USA du boss« , pour produire son nouvel album, Smoke Ring for my halo. Les New-Yorkais le lui rendent bien. Kim Gordon déclarait en interview que son plaisir coupable était d’écouter en boucle son disque précédent, l’éblouissant Childish Prodigy. Panda Bear, The National, les Doves, Jay Mascis… Le fan club a de la gueule.  » J’ai participé au dernier album enregistré par Dinosaur Jr et j’ai été invité par Animal Collective au festival All Tomorrow’s Parties dont il était curateur« , glisse le garçon non sans fierté.

Vile, 31 balais cette année, est déjà un vieux de la vieille. Inspiré par les disques de son oncle John Fahey, marqué au fer rouge par les concerts de Beck et de Sonic Youth au festival Lollapalooza en 1995, il commence la musique à l’adolescence.  » Je voulais une guitare, mon père m’a payé un banjo.  » Et se met rapidement à enregistrer des cassettes après l’école.

Vile, du genre à se faire virer parce qu’il boit de la bière sur son lieu de travail alors qu’il bosse dans une brasserie, vivait encore il y a 2 ans de petits boulots. Le tournant dans sa vie, c’est la rencontre avec Adam Granduciel. Dès 2005, Vile épaule Granduciel dans War on drugs. Et Granduciel lui donne un coup de main au sein de son backing band, The Violators.  » Chacun a toujours été maître de son projet mais on se connaît tellement bien qu’on peut presque communiquer par télépathie. Je joue encore sur 2 titres de leur nouveau disque.  »

Il a du mal à imaginer qu’on puisse se renseigner autant sur lui mais le Kid de Philadelphie est un lecteur assidu de biographies. Il a dévoré 5 ou 6 livres consacrés à Dylan et lu autant de bouquins sur les Stones.  » Keith Richards a oublié beaucoup de choses. Par contre Bill Wyman était plus méticuleux. Il a collectionné plein de trucs… Je trouve super excitant d’écouter des disques tout en connaissant le contexte dans lequel ils sont nés. Ça les met autrement en lumière.  » La lumière, sûr que Kurt Vile la mérite…

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