Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Filme, c’est du belge! – Avalanche de films made in Belgium en DVD. Et confirmation de la qualité, et de la variété, des productions d’ici…

(1) chronique De Dorothée Van Den Berghe. Avec Mathias Schoenaerts, Déborah François, Anna Franziska Jäger. 1 h 41. Dist: Lumière.

(2) THRILLER/HORREUR De Fabrice du Welz. Avec Laurent Lucas, Jackie Berroyer, Philippe Nahon. 1 h 28. Dist: Lumière.

(3) COMÉDIE DRAMATIQUE De Felix van Groeningen. Avec Titus De Voogdt, Delfine Brafort, Johan Heldenbergh. 1 h 40. Dist: Lumière.

(4) COMÉDIE DRAMATIQUE D’ Olivier Boonjing. Avec Lucie Debay, Arieh Worthalter, Anaël Snoek. 1 h 14. Dist: Melimedias.

Le cinéma belge ne cesse de s’illustrer, ici et (surtout) ailleurs. La modestie des moyens engagés n’empêche pas des réalisateurs de se révéler, désormais aussi du côté néerlandophone. Logiquement, cette floraison de talents engendre une augmentation des sorties DVD consacrées au cinéma made in Belgium. Cette semaine, 4 titres paraissent, dont 3 carrément passionnants, et on ne peut plus différents dans le sujet comme dans l’approche. My Queen Karo de Dorothée Van Den Berghe est le plus récent. Cette chronique à la fois intimiste et sociale nous invite à un flash-back dans les années 70, quand des communautés de jeunes gens plus ou moins hippies et souvent anarchistes se formaient dans des squats de la libérale Amsterdam. C’est dans un de ces lieux de réinvention de la vie que débarquent un couple belge et leur petite fille, prénommée Karo. Dans une logique de partage, les liens affectifs se verront mis à l’épreuve, le papa de la gamine se montrant sexuellement plus partageur que sa mère… Entre l’idéal d’une utopie et une réalité moins riante, la petite fille va faire son chemin… Dans un cadre joliment reconstitué, Dorothée Van Den Berghe dirige avec sensibilité une distribution où Déborah François (la mère) fait belle impression, et où se révèle la toute jeune Anna Franziska Jäger, qui n’est autre que la fille de la chorégraphe Anna Teresa De Keersmaeker.

Les bonus offrent notamment 2 courts métrages de la réalisatrice, l’amusant Kroeskop sur une gamine aux prises avec une coiffure afro, et le brillant Zoë, plan séquence virtuose d’une dizaine de minutes suivant l’évolution d’un couple jusqu’à la rupture. Autre cinéaste flamand à s’être récemment signalé (avec le roboratif et savoureux De Helaasheid der dingen), Felix van Groeningen avait réalisé précédemment Steve + Sky, utilement réédité en DVD. Cette histoire d’amour entre un petit voyou sans complexe et une prostituée au grand c£ur est tournée façon très rock’n’roll et avec une liberté de ton, d’invention, où l’on reconnaît la « touche » du culotté Felix. On reconnaît aussi Johan Heldenbergh, un des acteurs principaux de De Helaasheid…, dans un rôle de patron de bar hémiplégique, face à l’épatant duo que forment Titus De Voogdt (Steve) et Delfine Brafort (Sky). C’est un tout autre climat qu’explore Fabrice du Welz dans son premier long métrage avant Vinyan, le féroce et remarquablement réalisé Calvaire. Un chanteur de charme pour public âgé s’y retrouve piégé par un psychopathe qui lui fera subir un sort peu enviable… Du bon cinéma de genre, entre thriller et horreur, riche en audace, en idées visuelles (dont un hommage à André Delvaux) et en délicieux frissons. Somewhere between here and now, film d’errance urbaine assez eustacho-wendersien mais bavard et manquant trop de souffle, complète en mineur le tableau de ces sorties belges. l

Louis Danvers

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