Critique | Livres

Toby mon ami

ROAD-MOVIE CANIN | Toby adore folâtrer dans la campagne à la recherche de l’odeur de ses contemporains. Truffe au sol, queue en goguette, il piste comme un dératé.

TOBY MON AMI, DE GRÉGORY PANACCIONE, ÉDITIONS DELCOURT. ***

ROAD-MOVIE CANIN | Toby adore folâtrer dans la campagne à la recherche de l’odeur de ses contemporains. Truffe au sol, queue en goguette, il piste comme un dératé. Et quand il chope les fragrances d’un rival, il lève haut la patte pour montrer à l’intrus qui est le chef. Le dessinateur connait bien son affaire. Pour s’en convaincre, il suffit de voir comment il arrive à dépeindre les errances du chien dont la course est subitement stoppée par une odeur: la ligne droite devient zigzagante, la marche en avant est ponctuée de nombreux retours en arrière. En six vignettes, on croirait voir progresser un véritable chien. Il y a aussi le regard de Toby: deux boutons de cuir noir dont l’expression est révélée par les traits de la mâchoire. Des yeux qui brillent devant la gamelle ou s’assombrissent à l’arrivée du facteur. Sans parler de cette langue incapable de rester en place, comme si elle voulait échapper définitivement à la pestilence de la gueule. Du beau travail d’observation pas vraiment au service d’une histoire. Sauf à parler son langage et à comprendre ses fonctionnements, il est difficile de construire un récit cohérent à partir des errances d’un animal. Il faut donc prendre l’album de ce vagabondage canin comme un simple plaisir visuel dont chaque case est matière à découverte. Et puis, les paysages à l’aquarelle de Grégory Panaccione sentent vraiment bon les vacances. En plein milieu du mois de juin, avec les accus sur la réserve, on serait vraiment idiot de s’en priver.

V.G.

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