L’Yggdrasil, un nouveau mook positivement réaliste et écologiste

Yggdrasil, le mook collapsologiste à durée de vie limitée © YouTube

Un trimestriel écologiste éphémère nommé Yggdrasil sera disponible à partir de juin prochain. La ligne éditoriale sera axée sur la collapsologie, soit l’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle qui vise à offrir des solutions directes aux désastres globaux à venir.

En employant le mythe nordique de l’Yggdrasil, un « arbre-monde éternel », les fondateurs du mook (magazine+book) du même nom clament vouloir rassembler des actualités scientifiques, des avancées politiques, des témoignages et des récits autour de la psychologie positive, des savoir-faire traditionnels, entre autres. Ces thématiques, ils les ont pensées pour créer du lien, parler de la décroissance et de l’urgence d’agir indépendamment d’un système en déclin. En phase de financement participatif sur kisskissbankbank, le premier numéro sortira au solstice d’été, le 21 juin 2019.

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La collapsologie, quésaco?

Loin de s’affilier aux théories du complot, la collapsologie est, selon les propos de Pablo Servigne, « l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, en s’appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l’intuition et sur des travaux scientifiques reconnus. » Concrètement, il faudrait accepter cet effondrement prédit pour pouvoir s’adapter aux conséquences. Les collapsologues expliquent l’effondrement par le fait que, comme la biodiversité, les êtres humains, les sociétés industrielles et leur croissance sont interconnectés: si l’un s’écroule, tout le reste suit.

Les collapsologues expliquent l’effondrement par le basculement de toutes les crises actuelles interconnectées: le dérèglement climatique, le déclin de la biodiversité, les crises pétrolières, la déforestation et les mauvaises décisions des politiques concernant les finances et l’économie. Dans une interview pour WeDemain, Raphaël Stevens, co-auteur de Comment tout peut s’effondrer avec Pablo Servigne, suggère que les institutions monétaires pourraient s’écrouler en conséquence « d’une perte de confiance généralisée, elle-même causée par l’insolvabilité des États et des banques. » Apparu en France vers les années 70, ce concept avait été abordé dans les romans d’anticipation Ravage et la Nuit des Temps de René Barjavel. En 1972, le Club de Rome publiait le rapport Meadows, qui alertait sur les dangers de la croissance économique et démographique et prévoyait un effondrement de la civilisation industrielle d’ici 2030, selon une archive de l’INA.

La ligne éditoriale du mook Yggdrasil assimilerait la succession de catastrophes à venir, qu’elles soient humaines, politiques, économiques, climatiques, mais prônerait un véritable retour vers autrui. En réaction à cela, Pablo Servigne confie à France Culture que des cafés collapse apparaissent dans les villes, illustrant un besoin de dialoguer, d’apaiser les appréhensions sur l’avenir. Les gens s’éloignent des villes, cherchent à se reconnecter aux autres, à un rythme de vie plus tranquille et à vivre en autonomie. Lui-même ne vote plus, et prône une diminution des échelles de pouvoir. Pour fédérer ce bourdonnement citoyen, Yggdrasil a réuni dans son équipe bricoleurs, permaculteurs, des journalistes…

Plusieurs magazines existent déjà sur l’écologie et le journalisme positif, comme les bimestriels Imagine Demain Le Monde ou Kaizen, cofondé par Cyril Dion et Yvan Saint-Jours, qui s’oriente plus sur de la spiritualité écologique et la pensée dite du « colibri », qui implique d’agir à son échelle plutôt que politiquement. Yggdrasil se distinguera par cette certitude collapsologiste et le fait qu’il ne paraitra que durant trois ans et 12 numéros, aux solstices et équinoxes.

Sandra Farrands

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