Critique | Livres

Habibi

Habibi est une vaste fresque orientale, épicée d’une érudition époustouflante et truffée d’inventions visuelles, rappelant parfois la force d’un Will Eisner, électrisée par l’art de la calligraphie et la culture islamiques.

HABIBI DE CRAIG THOMPSON, ÉDITIONS CASTERMAN. *****

Le nouvel opus de Craig Thompson, le premier depuis Carnet de voyage (2004) et surtout le déjà monumental Blankets (2003), était l’un des romans graphiques les plus attendus de l’année. Bloc impressionnant de près de 700 pages, Habibi est une vaste fresque orientale, épicée d’une érudition époustouflante et truffée d’inventions visuelles, rappelant parfois la force d’un Will Eisner, électrisée par l’art de la calligraphie et la culture islamiques. Dodola est vendue encore enfant à un scribe qui en fait son épouse et, surtout, assure son éducation. Capturée par des voleurs, elle s’enfuit avec un enfant nommé Habibi. Harem, esclavage, castration, enfantement, prostitution, amour perdu puis retrouvé, importance de l’Histoire et des mythes dans un tiers-monde en cours de modernisation effrénée: l’auteur américain brasse large et profond. On ne peut que le suivre, pris par l’enchantement de ce conte graphique des 1001 nuits, pour découvrir -et apprendre.

V.D.

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