Bram Stoker, l’auteur de Dracula, est mort depuis 100 ans

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Le 20 avril 1912 mourrait Bram Stoker, écrivain anglais d’origine irlandaise, dans sa maison londonienne. Celui qui donna vie au plus célèbre des vampires était aussi un fou de littérature, un passionné de culture slave et l’un des premiers auteurs considéré comme gothique.

Lorsque Dracula, l’homme de la nuit paraît en 1897, Bram Stoker y travaille depuis déjà 10 ans. Il n’a jamais mis les pieds en Roumanie ni dans les Carpates, où se situe l’intrigue, mais s’est énormément documenté grâce à la bibliothèque de la Royal Geographical Society qui comportait énormément de livres et de documents concernant ce qu’il appelle « l’extrême Europe » et ses croyances. C’est ainsi qu’il découvrit le personnage historique qui allait être le ciment de son oeuvre: Vlad Tepes Draculea, troisième du nom, vovoïde (ou commandant) de Valachie, petit royaume coincé entre l’empire Ottoman et la Transylvanie à l’époque de son règne, au 15e siècle. Plus connu sous le nom de l’Empaleur, à cause de ce qu’il faisait subir à ses ennemis, il est toujours en Roumanie un symbole de résistance acharnée contre l’invasion turque. Le tyran symboliquement assoiffé de sang l’est devenu pour de bon sous la plume de Stoker.

Il s’inscrit avec ce roman dans la mouvance des auteurs néogothiques, comme d’autres auteurs qui lui sont contemporains: Stevenson avec Docteur Jekyll et Mister Hyde, Sheridan Le Fanu avec Carmilla, Mary Shelley et Frankenstein. L’époque est à la débandade des valeurs victoriennes, qui culmine avec les crimes de Jack l’Eventreur, le contexte est donc propice et Dracula est un immense succès populaire. Si ce roman épistolaire est son oeuvre la plus connue, il en a pourtant écrit beaucoup d’autres, ainsi que des nouvelles, comme L’homme de Shorox, Les contes de minuit, Le géant invisible ou des versions alternatives de Dracula, comme L’invité de Dracula, une réécriture du premier chapitre publiée par sa femme à titre posthume, en 1914. Ce ne sera que la première d’une longue série d’adaptations du mythe, surtout au cinéma, où les films estampillés Dracula ne se comptent plus. En 2009, l’oeuvre originale a même eu droit à une renaissance grâce à Dacre Stoker, l’arrière petit-neveu du créateur, qui a coécrit une suite au livre original, Dracula l’Immortel. A sa mort, Bram Stoker a demandé à être incinéré, sans doute pour s’éviter la non-mort qu’il a infligé à son personnage. On n’est jamais trop prudent.

Marianne Delaforge (stg)

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