Jeûner, une tradition commune à toutes les religions

Empty plate and silverware on wooden table. Top view © Getty Images/iStockphoto
Stagiaire Le Vif

Le 6 juin a débuté le mois de ramadan pour plus de 1.6 milliard de musulmans à travers le monde. Quatrième pilier de l’islam, le jeûne (sawm en arabe) est considéré comme un renoncement spirituel. Une pratique commune à chaque religion. De Moise à Jésus à Muhammad, tous avaient l’habitude de jeûner.

Ramadan, un mois sacré de la révélation

Le début de ce mois sacré, consacré aux prières et à la charité, est déterminé par l’apparition du premier croissant de lune, le calendrier musulman étant lunaire.

Tout au long de ce mois, les musulmans doivent s’abstenir de manger et de boire, et de toutes relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Il s’agit de se priver pour favoriser une spiritualité et une réflexion.

Il existe plusieurs motifs d’exemption de la pratique du jeûne : une santé fragile, un voyage éprouvant, la grossesse ou l’allaitement, et les périodes menstruelles des femmes. Les joueurs de l’équipe de football de Belgique de confession musulmane (Marouane Fellaini, Moussa Dembélé), confrontés à une période d’efforts physiques intenses, ne feront d’ailleurs pas le jeûne pendant l’Euro 2016.

Lorsqu’une personne ne peut jeûner pour une de ces raisons, elle peut soit rattraper plus tard les jours manqués, soit les compenser par la préparation de repas pour les pauvres. Par ailleurs, le jeûne est accompagné, sans caractère obligatoire, de la lecture du Coran.

Carême, le temps de la pénitence

Pendant 40 jours avant Pâques, en référence aux quarante jours de jeûne effectués par Jésus-Christ dans le désert, les chrétiens catholiques sont appelés à faire le carême.

Il s’agit d’un temps de pénitence, de prière et de partage marqué par la privatisation de certains aliments: pas de viande, ni de laitage. L’Église catholique demande aux fidèles de jeûner au minimum les jours du mercredi des Cendres, journée d’entrée dans le Carême, et du Vendredi saint, jour de la mort du Christ, trois jours avant Pâques.

L’Église orthodoxe, quant à elle, connaît deux carêmes : le carême de Noël, du 15 novembre au 24 décembre (nommé chez les catholiques Avent ou Petit Carême), et le Grand Carême.

Yom Kippour, le jour du Grand Pardon

« Jour du Grand Pardon » ou jour des expiations, en mémoire de la faute du veau d’or, le Yom Kippour est la fête la plus importante du calendrier hébraïque.

Au cours de cette journée qui dure 25 heures, généralement entre le mois de septembre et octobre et débutant du coucher du soleil au lendemain soir, les Juifs sont invités à réparer les fautes commises envers Dieu et leurs prochains.

Il est interdit de boire et de manger, de travailler, de se laver ou d’avoir des relations intimes. Mais aussi, de porter des chaussures en cuir et de se mettre de la crème et du parfum. Comme dans l’Islam, il y a des exemptions. Les enfants de moins de 13 ans, les femmes qui viennent d’accoucher ou les personnes malades ne sont pas tenus de suivre le jeûne.

La religion juive recommande aussi d’autres jeûnes (Taanit) : Tisha Beav (les seuls jeûnes mentionnés dans la Torah), le 17 Tammouz, le jeûne de Guedalia, le 10 Tevet, le jeûne des premiers-nés, le jeûne d’Esther, la plupart étant des jeûnes de deuil.

Qu’il soit partiel ou total, le jeûne fait partie intégrante de la pratique des trois religions monothéistes.

Johanna BUKASA-MFUNI

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