Denis Meyers: l’art au service de la recherche
Depuis maintenant quelques semaines, les travailleurs du secteur médical opèrent sous une pression quotidienne, et avec un manque perceptible de moyens. Dès lors, toutes les techniques sont bonnes pour venir en aide et apporter sa pierre à l’édifice. L’artiste Denis Meyers organise une vente aux enchères dont les bénéfices iront au fond Erasme afin de soutenir la lutte contre le covid-19. On a appelé le Bruxellois afin d’en savoir un peu plus sur son projet.
C’est après avoir été invité par nos confrères de La Libre à réaliser une double page sur sa vision du confinement que Denis Meyers décide une nouvelle fois de mettre son art au service du monde caritatif. « L’initiative découle d’une pratique que j’ai depuis plus de vingt ans. Je donne assez souvent de mon temps à des projets caritatifs ou sociaux. Généralement pour la protection de l’enfance ou des droits de la femme. Avec le contexte, je me suis redirigé vers le Fond Erasme qui oeuvre actuellement dans la recherche contre le coronavirus. »
Le graffeur aux traits caractéristiques se décide alors à réaliser un tableau qu’il met aux enchères sur son compte Instagram. « Les enchères se déroulent du 6 au 10 avril, à minuit, directement sur mon compte Instagram. » Comme toujours, il pose avec élégance des mots sur sa toile. Comme il le dit lui-même, l’oeuvre est une réaction vis-à-vis de la situation actuelle. « J’ai donc écrit des mots comme famille, résilience, patience, partager. Des concepts directement liés à ce que les gens vivent aujourd’hui. »
Depuis, Denis Meyers a invité plusieurs autres artistes à se joindre à lui, dont Arnaud Kool avec qui il avait collaboré pour RED. « J’ai bien évidemment proposé personnellement à certains artistes de se joindre à moi. On attend de voir comment se déroule la vente pour prolonger ou non le projet. Si ça roule, j’aimerais évidemment pouvoir continuer ».
Lancé à 2000, le prix de l’oeuvre avait déjà grimpé mercredi jusqu’à 5750 euros. Malgré un ou deux petits plaisantins qui prennent un plaisir certain à mettre à mal l’opération. « J’ai reçu plusieurs messages me signalant qu’un compte avait directement fait monter le prix à 6000 euros. Après avoir pris contact avec la personne, un adolescent, celui-ci affirmait être sérieux et avoir les moyens de payer car il était le propriétaire du restaurant étoilé La Villa Lorraine. Manque de bol pour lui, je connais le patron. » explique-t-il en rigolant.
En octobre dernier, il avait déjà été approché par la marque Mont Blanc dans le cadre d’une collaboration avec RED afin de soutenir la recherche contre le SIDA. Denis Meyers s’était alors attaqué à la façade de l’enseigne des Champs-Élysées, la recouvrant de mots calligraphiés avec un style dont lui seul a le secret. Si à cause du confinement, les grands espaces lui sont interdits, il ne perd pas l’envie de faire profiter aux de son art.
Julien Roubaud
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