Toy Story 3, à tutoyer l’infini, et au-delà…

© disney.be

Crèche story – Onze ans plus tard, Toy Story opère un spectaculaire retour sur les écrans. A défaut de surprise, le film allie action et émotions en un crescendo soufflant…

De Lee Unkrich. Avec les voix anglaises de Tom Hanks, Tim Allen, Michael Keaton. Avec les voix françaises de Jean-Phlippe Puymartin, Benoît Magimel, Frédérique Bel. 1 h 40.

Il y a du neuf, chez les jouets! Et pour cause: voilà 11 ans, en effet, que l’on était sans nouvelles de Woody, Buzz et leurs amis. Le temps a fait son oeuvre, et du haut de ses 17 ans, Andy, le petit garçon de Toy Story et Toy Story 2, s’apprête maintenant à partir à la fac. De quoi raviver les angoisses existentielles de ses anciens compagnons de jeu, tétanisés à la perspective d’une séparation peut-être définitive. Du grenier-purgatoire au rebut pur et simple, l’espace est mince, en effet, de l’épaisseur d’un carton de déménagement tout au plus.

A moins bien sûr que ne s’esquisse, dans l’interstice, une troisième voie, celle qui enverra nos jouets vers une crèche peuplée de bambins déchaînés, en point de départ à de nouvelles aventures échevelées…

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Action vs émotions

Sortis à la fin des années 90, les 2 premiers volets de Toy Story ne consacraient pas seulement l’avènement de l’animation en images de synthèse en même temps que celui des studios Pixar; ils y ajoutaient un savant dosage de niveaux de lecture, ouvrant l’ère du dessin animé familial parents admis. Cela, en convoquant des émotions multiples, à travers ces jouets de plastique et de celluloïd dotés d’une âme et de sentiments profonds.

Autant dire que les relancer dans le bain tenait de la gageure. Pour mener cette tâche à bien, le choix s’est porté sur Lee Unkrich, monteur du premier épisode et coréalisateur du second; une garantie de continuité, donc. De ce postulat, un plan suffit à se convaincre, une trépidante scène d’ouverture jouée sur le mode western-spaghetti, et venue rappeler la teneur des aventures passées des jouets, tout en annonçant la couleur de celles à suivre: beaucoup d’action, saupoudrée d’émotions diverses.

Le sentiment que procure initialement le film est d’ailleurs celui d’un certain éparpillement tendant au fourre-tout, avec l’apparition de nombreux nouveaux personnages, et les digressions allant de pair (ainsi, en particulier, d’un Ken fort réussi servant de faire-valoir haut en couleurs à Barbie), voire même les nouveaux oripeaux de figures familières (Buzz l’Eclair parlant espagnol, il fallait certes y penser; de là à faire interpréter le thème du film par les Gipsy Kings, il y avait un pas). Chemin faisant, le propos de Toy Story 3 se resserre toutefois, en un crescendo soufflant, pour culminer dans la scène de la décharge, authentique morceau de bravoure libérant des émotions d’une exceptionnelle intensité.

On est là comme aux plus beaux moments des 2 premiers films, la technologie de pointe, et une 3D discrète au point d’être parfois transparente, se mettant au service d’un scénario qui retrouve une résonance intime. Sans surpasser ces authentiques chefs-d’oeuvre (mais à l’impossible, nul n’est tenu, il est vrai, pas même chez Pixar), Toy Story 3 se révèle un divertissement savoureux, réussissant même par moments à tutoyer l’infini, et au-delà. Ce qui n’est déjà pas si mal, on en conviendra…

Jean-François Pluijgers

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