Critique

Route Irish

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DRAME | Avec Route Irish, Ken Loach porte le regard sur le conflit irakien. L’engagement chevillé à sa caméra, le cinéaste se livre à une virulente dénonciation du business de la guerre. Qui laisse toutefois perplexe.

DRAME | Après la savoureuse parenthèse Looking for Eric, Route Irish voit Ken Loach revenir en terrain familier, à savoir celui d’un cinéma ouvertement politique. Scénarisé par le fidèle Paul Laverty, le film a pour toile de fond la guerre en Irak, la Route Irish qui lui donne son titre n’étant autre que celle reliant Bagdad à son aéroport, soit la route la plus dangereuse du monde. Quant au contexte, il est celui d’une privatisation croissante du conflit, des sociétés occidentales de contractors (des mercenaires recrutés parmi les anciennes forces armées) se partageant le marché de la sécurité. Parmi les agents très spéciaux qu’elles emploient, Frankie et Fergus, deux amis de Liverpool venus faire fortune sur le sol irakien. La mort du premier dans des circonstances nébuleuses amène le second, rentré au pays, à mener son enquête, à rebours des explications officielles.

L’histoire de Fergus (Mark Womack, intense), Loach l’articule à la mode d’un thriller, sacrifiant parfois la finesse sur l’autel de l’efficacité d’un film dénonçant avec virulence le business de la guerre, en même temps qu’il en explore les ravages sur les êtres. Les intentions sont certes louables, la manière est plus discutable: tendu et nerveux, ce pamphlet laisse un goût de cendres, assorti toutefois d’une certaine perplexité.

Route Irish, drame de Ken Loach, avec Mark Womack, Andrea Lowe, John Bishop. 1h49.

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J.F. Pl.

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