Critique

On a vu le nouveau Star Wars, The Force Awakens

Star Wars Episode VII: The Force Awakens © Disney/Lucasfilm
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Pari gagnant pour l’épisode VII de la saga Star Wars, le film faisant mieux que respecter son cahier des charges, et renouant même, par endroits, avec la force et la magie de la trilogie originale.

On était resté dubitatif à l’annonce de la mise en chantier d’un Episode VII de la saga Star Wars. Si la trilogie originale avait marqué les esprits au tournant des années 70 et 80, la prélogie qu’y avait adjoint George Lucas vingt ans plus tard avait, pour sa part, déçu jusqu’aux inconditionnels de la Force; de quoi, en tout état de cause, tempérer les enthousiasmes même si rarement sans doute, sortie aura été autant anticipée. Mais soit, depuis 2005 et La Revanche des Sith, dernier épisode en date de l’épopée, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ; jusqu’à l’Empire Lucas qui a changé de mains, passant dans le giron Disney pour quelque 4 milliards de dollars – de quoi situer les enjeux économiques sous-tendant l’entreprise. D’un point de vue artistique, la bonne idée des producteurs du Réveil de la Force est sans nul doute d’en avoir confié la réalisation à J.J. Abrams, partant probablement du principe que l’on était en droit d’attendre beaucoup de quelqu’un ayant réussi à relancer jusqu’à la franchise Star Trek. Un pari gagnant, pour un film faisant mieux que respecter son cahier des charges, et renouant même, par endroits, avec la force et la magie de la trilogie originale, le tiercé gagnant La Guerre des étoiles – L’Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi.

Jouant à plein du sentiment de déjà vu et s’ouvrant sur le mythique A long time ago in a galaxy far, far away… pour enchaîner sur le non moins mythique déroulant déflorant chaque nouvel épisode, le septième du nom s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. Un Empire totalitaire, baptisé Premier Ordre, tente, sous la conduite du chevalier Kylo Ren, d’imposer son joug sur la galaxie, dessein auquel s’oppose la Résistance. Le film débute alors que les uns et les autres tentent de mettre la main sur un indice pouvant les conduire au légendaire Luke Skywalker, le dernier des Jedi, les premiers pour l’anéantir; les seconds pour raviver la flamme… Une quête passant par la planète Jakku où Rey, une pilleuse d’épaves, a rendez-vous avec Finn, un stormtrooper dissident, mais aussi avec son destin…

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La suite vaut, comme de juste, son pesant d’aventures galactiques spectaculaires, que le réalisateur a l’élégance de ne pas écraser sous les effets spéciaux ineptes, même si la 3D n’apporte objectivement pas grand-chose à l’affaire. Mieux même, ce Star Wars nouvelle génération se voit expurgé de ses composantes les plus ridicules (la leçon de Jar Jar Binks a été retenue) et /ou kitsch, pour se concentrer sur l’essentiel. Si Le Réveil de la Force peut s’apprécier comme une histoire autonome, il fait aussi largement écho aux premiers épisodes de la saga (ou plus exactement aux volets IV, V et VI dans la chronologie du récit), qu’il cite abondamment. Abrams se réapproprie non sans ingéniosité les codes et passages obligés de l’histoire, en quelque effet-miroir faisant parfois penser à un reboot. La réapparition des Leia, Han Solo, Chewie, R2-D2 ou autre C-3PO ravive une même fibre nostalgique, mais sans excès toutefois, le film faisant d’ailleurs la part belle aux nouveaux venus, Rey (qu’incarne l’idéalement charismatique Daisy Ridley) et Finn, bien sûr, mais encore l’épatant droïde BB8. S’il apparaît quelque peu longuet sur la distance – on reste, après tout, en terrain familier -, le space opera ainsi relifté ne manque assurément pas d’allure, réussissant même à saupoudrer l’action de moments d’émotion. Reste à voir maintenant si, passé ce triomphe annoncé, Rian Johnson, en charge de l’Episode VIII, saura maintenir le cap. Que la Force soit avec lui…

Film d’aventures de J.J. Abrams. Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac. 2h15. Sortie : le 16/12.

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