Mostra de Venise, le film du jour (5): The Wind Rises, de Hayao Miyazaki
Cinq ans après Ponyo, la Mostra a donc eu la primeur internationale de The Wind Rises, dernier long métrage de Hayao Miyazaki, le grand maître de l’animation japonaise.
Tirant son titre d’un roman de Tatsuo Hori (qui avait lui-même recyclé un vers de Paul Valéry: « Le vent se lève, il faut tenter de vivre »), le film se situe dans le Japon des années 20 et 30, et raconte l’histoire de Jiro Horikoshi, depuis les rêves d’aviation de son enfance, jusqu’à son engagement chez Mitsubishi en qualité d’ingénieur -il créera notamment le prototype d’avions de chasse utilisés par l’armée nippone pendant la Seconde Guerre mondiale. Soit une chronique embrassant pratiquement deux décennies de l’histoire du Japon, depuis le séisme de 1923 jusqu’à l’entrée en guerre. Et une fresque ample et intime à la fois, puisqu’à la dimension historique, Miyazaki ajoute celle romantique de la rencontre de Jiro avec la jolie Nahoko.
Comme toujours avec les studios Ghibli, l’animation est ici un pur régal, qui conjugue grâce, poésie et confondante fluidité – ainsi, notamment, de scènes d’ensemble absolument remarquables. Mais s’il y a là un film finement exécuté, Miyazaki semble avoir perdu quelque peu perdu l’inspiration, sacrifiant notamment les éléments fantastiques qui illuminaient une large partie de son oeuvre au profit d’un sentimentalisme pesant – impression renforcée par la partition de Joe Hisaishi. Bercé encore de mélancolie, et même d’amertume, l’histoire s’achevant dans la douleur et le fracas des bombes, The Wind Rises est assurément un beau film; l’on se gardera toutefois de ranger ce mélodrame parmi les chefs-d’oeuvre de son auteur.
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