Millenium ou l’aventure documentaire

Ash & Money © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

En quelques années d’existence à peine, le festival Millenium, dont la sixième édition débute ce 3 avril, a su s’imposer comme une plate-forme incontournable de la production documentaire.

Ainsi d’une sixième édition proposant une cinquantaine de films de toutes provenances, manière de prendre le pouls du monde pour mieux aller au-delà du simple constat, et « lancer la réflexion, marquer les esprits et les coeurs aussi », suivant la déclaration d’intention de Zlatina Rousseva, directrice artistique de la manifestation, qui encourage encore réalisateurs et spectateurs « à penser, créer, se (re)lever ».

Tout un programme, on en conviendra, s’ouvrant sur le film estonien Ash & Money de Tiit Ojasooh et Ene-Liis Semper pour se décliner ensuite en diverses compétitions, que complète par ailleurs un riche panorama. De quoi prendre la mesure de l’évolution du genre documentaire, mais aussi de la diversité culturelle de notre époque et de ses enjeux (dimensions au coeur de la compétition internationale à l’Objectif d’or, réunissant des oeuvres issues des latitudes les plus variées, du Yémen aux Etats-Unis; de l’Angola à Israël; du Cambodge au Danemark…), mais aussi approfondir certaines questions spécifiques. Les compétitions « Vision jeune » et « Travailleurs du monde » s’intéressent ainsi plus particulièrement à la jeunesse, et à son héritage comme à son avenir, pour la première; au travail et à la façon dont il est vécu, pour la seconde. Quant au panorama, il se veut voyage à la rencontre des habitants de la planète, sous la bannière « Connaître l’autre », en un itinéraire conduisant de la Belgique à la Colombie en passant par la Bulgarie ou la Hongrie…

Enfin, histoire d’élargir encore le champ de réflexion, le festival propose les web-doc meetings, soit deux journées de rencontres internationales autour du web-documentaire, mais aussi une masterclass de Jean-Louis Comolli, qui formulait, dans Suspens et désirs, les enjeux de la démarche documentaire en ces termes: « Dans ce monde saturé de spectacles et de publicités, de programmations marchandes et de fictions standardisées, l’aventure documentaire apparaît comme une forme de résistance. »

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