Les films ont l’air moins bons qu’il y a 20 ans? C’est la faute aux effets spéciaux

Le Yoda de la trilogie Star Wars initiale, face au Yoda de la trilogie des années 2000. © DR/Lucas Film
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

À grand renfort de CGI, les blockbusters d’aujourd’hui se veulent de plus en plus réalistes. Mais n’est-ce pas exactement l’inverse qui se produit, avec ces décors plus lisses que nature?

C’est l’impression qui primait chez nous en sortant de Jurassic World: si la machine à nostalgie a effectivement fonctionné, on a pourtant eu l’impression d’avoir perdu une bonne partie du frisson, de l’empathie et de l’émerveillement que nous avaient procurés le premier épisode de la saga, il y a plus de 20 ans. La faute, probablement, à des effets spéciaux particulièrement lisses et souvent insipides par excès de réalisme.

StoryBrain, chaîne YouTube qui joue les psychologues du cinéma, met les mots sur ce manque flagrant de vie dans les films à effets spéciaux récents, dans une vidéo à voir ci-dessous: « Ne vous êtes-vous jamais dit, en regardant un blockbuster récent, que quelque chose manquait? Que la magie avait disparu? La nostalgie participe à ce sentiment, mais si je vous disais que ce n’est pas le seul problème? Qu’il y a effectivement un changement dans les films récents qui les rend pires? »

Ce changement dans la production des films, StoryBrain le situe avec la montée en puissance des studios Weta Digital, popularisés entre autres par Peter Jackson grâce à sa trilogie du Seigneur des anneaux ou son remake de King Kong, mais aussi par l’Avatar de James Cameron. Grand tournant depuis ces films-étalons: on n’incruste plus quelques images de synthèses dans un décor réel, mais on a tendance à générer le tout (action et décor) par ordinateur. « Les scènes entièrement réalisées en CGI (computer-generated imagery, ndlr) deviennent certes de plus en plus belles, de plus en plus impressionnantes, mais aussi de plus en plus ‘téléphonées’… », explique le narrateur, pesant sur la manière dont nos cerveaux interprètent les images créées par ordinateur.

« Le problème, je pense, est subtil: aujourd’hui, on fait passer la beauté ou la flamboyance des effets spéciaux avant leur crédibilité. Alors que la crédibilité est pourtant bien plus importante… », continue-t-il avant de citer Mad Max: Fury Road ou Game of Thrones comme exemples récents d’utilisation judicieuse des effets spéciaux. Rendez-nous la magie!

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