Critique

Le film de la semaine: The Two Faces of January, thriller hitchcockien

Viggo Mortensen et Kirsten Dunst dans The Two Faces of January © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

FILM NOIR | Adaptant Patricia Highsmith, Hossein Amini (le scénariste de Drive, qui fait ici ses débuts à la mise en scène) réussit à renouer avec le trouble et l’élégance d’un thriller hitchcockien classieux.

La première impression, à la vision de The Two Faces of January, est celle, euphorisante, d’un voyage dans le temps, et pas seulement parce que l’action du film se situe en Grèce en 1962. Adaptant Patricia Highsmith, Hossein Amini (le scénariste de Drive, qui fait ici ses débuts à la mise en scène) réussit à renouer avec le trouble et l’élégance d’un thriller hitchcockien classieux –L’homme qui en savait trop, version Doris Day et James Stewart, ferait idéalement l’affaire-, et son film, partant, a la saveur enivrante de quelque madeleine de Proust. L’illusion est d’ailleurs parfaite lorsque l’on découvre Chester et Colette MacFarland (Viggo Mortensen et Kirsten Dunst), un couple de touristes américains glamour, en visite à l’Acropole. Et de sympathiser bientôt avec un jeune compatriote, Rydal (Oscar Isaac), un guide améliorant son ordinaire en plumant des naïfs. Nourris de fascination dans un premier temps, les rapports au sein du trio se chargent bientôt d’ambivalence, alors qu’il apparaît que Chester MacFarland pourrait ne pas être celui qu’il prétend…

S’attelant à cette histoire de faux-semblants, Hossein Amini signe mieux qu’un exercice de style, un modèle de suspense sous haute tension (sexuelle et psychologique), un film où le raffinement le dispute à l’ambiguïté et la paranoïa, soigneusement entretenues, du reste, par la partition d’Alberto Iglesias. D’un classicisme assumé, la mise en scène ne s’en avère pas moins millimétrée, des prestations sur mesure achevant de faire de ce film un pur régal, dont le charme vénéneux n’en finit pas d’ébranler les sens…

  • DE HOSSEIN AMINI. AVEC VIGGO MORTENSEN, KIRSTEN DUNST, OSCAR ISAAC. 1H37. SORTIE: 18/06.
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