Grave, carton à Gérardmer, en ouverture du 10 Offscreen Film Festival
Grand prix et prix de la critique au festival de Gérardmer qui se clôturait ce week-end, Grave de Julia Ducournau ouvrira la dixième édition de l’Offscreen Film Festival qui aura lieu du 8 au 26 mars 2017.
L’Offscreen Film Festival, rendez-vous annuel des amateurs de cinéma culte et alternatif, s’ouvrira le mercredi 8 mars avec Grave. Ce premier long-métrage de Julia Ducournau, co-production franco-belge qui a fait sensation au dernier festival de Cannes, est un film cru sur l’adolescence, une histoire d’horreur viscérale traitant de la féminité, de l’éveil sexuel et des liens troubles entre deux soeurs.
Ce film sera une parfaite entrée en matière pour trois semaines de festival réparties entre le Cinéma Nova, la Cinematek, le Cinéma Ritcs, Bozar et une série d’autres endroits en dehors de Bruxelles. Pas moins de soixante longs-métrages et une sélection de courts-métrages sont au programme.
Le programme est divisé en plusieurs sections. Offscreenings est le programme dans lequel le festival présente les films cultes de demain. Cette année, il portera une attention toute particulière aux réalisatrices. En plus de Julia Ducournau avec Grave, Alice Lowe avec son slasher à l’humour noir Prevenge et Anna Billers avec son ode à l’horreur vintage The Love Witch démontrent que féminisme et sensibilité au genre se complètent parfaitement. A côté de ceux-ci, on retrouvera également des avant-premières venues du monde entier: Alipato: The Very Brief Life of An Ember de Khavn (le réalisateur philippin de Ruined Heart), le déjà culte The Greasy Strangler de Jim Hosking, Tenemos La Carne (We Are The Flesh) du Mexicain Emiliano Rocha Minter ou encore Samurai Rauni du Finnois Mika Ratto.
La rétrospective Once Upon A Time in Czechoslovakia recèle une série de perles, originaires d’un pays – qui a entre-temps cessé d’exister – à la riche tradition d’adaptations de contes, légendes et histoires populaires. Dix-huit films d’avant et après 1968 (année-charnière de l’histoire du pays) parmi lesquels Valerie and Her Week of Wonders (Jaromil Jires, 1970), Case for a Rookie Hangman (Pavel Jurácek, 1969), A Report on the Party and the Guests (Jan Nemec, 1966), The Witches’ Hammer (Otokar Vavra, 1970), Three Nuts For Cinderella (Václav Vorlícek, 1973) ou encore The Little Mermaid (Karel Kachyna, 1976) offrent un échantillon étendu de ce cinéma d’Europe centrale des années 60 et 70, à la fois fascinant et fantastique. Le réalisateur Juraj Herz viendra présenter en personne quelques-uns de ses films, parmi lesquels The Cremator, Morgiana, The Ninth Hearth et Beauty and the Beast. La rétrospective sera aussi l’occasion de (re)découvrir le travail de l’animateur en stop-motion Jiří Barta (e.a. Krysar et Toys In The Attic), qui donnera également une masterclass aux étudiants en cinéma.
Tout aussi esthétique mais dans un genre radicalement différent, l’Offscreen honorera également le travail du réalisateur porno américain Stephen Sayadian (AKA Rinse Dream). Il viendra présenter en chair et en os ses classiques surréalistes Café Flesh et Nightdreams ainsi que le plus camp Dr Caligari.
Une poignée de films d’action et d’exploitation indonésiens assureront la touche exotique du festival. Nous avons extrait des productives années 80 The Warrior avec Barry Prima et le rip-off Lady Terminator. Des oeuvres plus récentes seront également de la partie à travers Garuda Power: Fantasy Films from Indonesia: un documentaire de 2014 qui retrace l’épopée du cinéma d’action indonésien, depuis ses débuts dans les années 1930 jusqu’au succès le plus récent de The Raid.
Avec le module thématique Apocalypse 69, c’est l’Amérique anno 1969 qui sera contée. Le rêve hippie se désagrège alors, et se transforme en un ‘bad trip’ psychotique: l’Eglise de Satan d’Anton Lavey inquiète les bien-pensants, les Hell’s Angels tuent un spectateur noir lors d’un concert des Rolling Stones à Altamont, l’actrice hollywoodienne Sharon Tate est sauvagement assassinée par les membres de la Famille de Charles Manson… et l’industrie cinématographique s’en inspire avec avidité. Le programme comporte une dizaine de films, dont les délires biker Satan’s Sadists (Al Adamson, 1969) et Werewolves on Wheels (Michel Levesque, 1971), les expérimentations underground de Kenneth Anger (Invocation of My Demon Brother (1969), Lucifer Rising (1972)), le documentaire Gimme Shelter (Albert Mayles, 1970) et Multiple Maniacs (1970) de John Waters présenté dans une version restaurée.
Un hommage au réalisateur polonais Walerian Borowczyk, décédé en 2006, auteur de films d’animation novateurs (Le théâtre de Monsieur et Madame Kabal) et de films érotiques controversés (The Story of Sin, Goto, l’Île d’Amour, Blanche, Contes Immoraux, La Bête, Behind Convent Walls) complétera le programme de cette dixième édition.
Offscreen Film Festival, du 8 au 26 mars 2017 à Bruxelles. www.offscreen.be
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