Festival du Film Indépendant: 5 bonnes raisons d’y aller

Hier soir démarrait à Bruxelles la 38ème édition du Festival International du Film Indépendant, avec en ouverture une comédie noire, Predicament. Quelques raisons de ne pas louper la suite.

Il y avait du monde et une ambiance décontractée au centre culturel Jacques Franck, pour la soirée d’ouverture qui s’est déroulée hier à Saint Gilles. Après un petit drink d’accueil, Robert Malengreau, directeur du festival, et Marcel Croës, président, se sont succédé au micro pour le discours d’inauguration. Ils ont également rendu hommage à Jean-Claude Bronckart, décédé en 2010 et à qui le festival est dédié. Il fut l’un des premiers à se lancer dans l’aventure du FIFI qui tente de mettre en avant des films indépendants et qui met à l’honneur cette année la Nouvelle-Zélande. A 20h45, la projection du film commence: c’est Predicament, du cinéaste néo-zélandais Jason Stutter, qui ouvre le festival. Ce long métrage est un conte noir décalé dont l’association du fantastique et de l’humour absurde rappellent un certain cinéma burtonien. L’action se déroule dans un petit village des années 30, où Cédric, le héros, vit avec sa grand-mère et son père. A cause de ce dernier que tout le monde croit fou, il a du mal à se faire des amis. Jusqu’au jour où il fait la connaissance du charismatique et intriguant Mervyn, qui va radicalement changer son quotidien et l’embarquer dans une aventure folle sur fond de meurtre. Predicament est le premier des 4 longs métrages néo-zélandais présentés au total au festival, il n’est que l’aperçu des bons crus servis cette année. Cinq courts-métrages du pays vedette sont aussi en compétition, et à découvrir tout le long de cette semaine.
Soit, faire un compte-rendu de la soirée, c’est bien beau, mais pourquoi ne pas plutôt vous inviter à y aller? Parce qu’il y a au moins 5 bonnes raisons.

1. Pour découvrir un cinéma et une culture peu connus L’idée de choisir un Pays Vedette chaque année permet de mettre en valeur un paysage cinématographique nouveau, encore trop mal connu du public occidental. Robert Malengreau explique en début de séance le choix de la Nouvelle-Zélande, un pays « entre modernité et culture millénaire« : « Nous avons choisi ce pays, pas pour ses nombreux cinéastes formidables comme Peter Jackson, mais pour son nombre incalculable de jeunes réalisateurs dont on ne parle jamais. Ce que vous voyez ici, vous risquez de ne plus jamais le voir ailleurs. » C’est l’occasion, autant pour les amateurs que les cinéphiles confirmés, d’aller à la rencontre d’un pays au C.V cinématographique riche et créatif. D’une certaine manière, découvrir le cinéma d’une autre région ou d’un autre continent est une première façon de s’intéresser à sa culture. Et parfois, cela peut être une véritable claque, une révélation.

2. Pour les personnalités du cinéma et du jury Depuis sa création, le festival a révélé des cinéastes aujourd’hui de renommée internationale comme Pedro Almodovar, Nanni Moretti, François Ozon… C’est un vrai lieu de rencontre entre cinéastes, producteurs, distributeurs, auteurs, médias et public. Le jury est lui aussi composé de personnalités diverses et hétérogènes: journalistes, réalisateurs, acteurs-actrices ou encore critiques ou producteurs. Et cette année, c’est Hafsia Herzi qui occupera le prestigieux siège de présidente du jury international. Jeune actrice française née de mère algérienne, elle a été révélée en 2008 par son rôle dans La graine et le mulet, d’Abdellatif Kechiche, qui lui a valu le César du meilleur espoir féminin.

3. Parce que c’est un festival ouvert, sans artifice et de qualitéAujourd’hui, certains festivals de cinéma ont acquis un tel taux de popularité qu’ils atteignent des sommets en termes de surmédiatisation, de nombre de journalistes, de stars qui défilent, de bling bling et de foule en furie. On en oublierait presque leur essence première: découvrir des films et des nouveaux talents. Loin de vouloir à tout prix se planter sous les feux des projecteurs, le festival du film indépendant, après 38 ans, reste fidèle à lui-même. Comme le rappelle Robert Malengreau, « Nous prônons encore et toujours un cinéma ouvert, honnête, libre d’expression. » Et après chaque projection, les auteurs et acteurs présents restent disponibles pour toute discussion ou interview. Enfin, en matière de choix de films, la réputation du FIFI n’est plus à faire : c’est plus de 60 pays représentés et 100 films à l’affiche. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les humeurs.

4. Pour l’ambiance décontractéeY aller seul, entre amis ou en famille, boire un verre, rencontrer des professionnels, discuter, débattre sur les films projetés ou vivre des émotions ensemble sur le grand écran : toutes les raisons sont bonnes pour passer une soirée agréable et différente, que le film soit choisi à l’avance ou pris au hasard…

5. Parce que c’est rafraîchissant Dans la cohorte des blockbusters américains, déclinés à l’infini en suite et remakes, et d’autres comédies romantiques à la sauce Katherine Heigl, il est primordial de conserver un cinéma de qualité et jeune, forcément frais et innovant. Il est même urgent, pour notre santé psychique et psychologique, d’aller se ressourcer de temps en temps, respirer l’air frais de premières réalisations originales de jeunes cinéastes au regard neuf et incisif sur le monde et la société. Et de leur donner ainsi une chance de se faire connaître. « Le but ultime du festival est de permettre de découvrir des nouveaux talents, et pas des réalisateurs déjà connus du public », conclut ainsi Robert Malengreau.

Ne traînez pas, le festival ne dure que 6 jours.

J.M. (stg)

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