Critique

Evil Dead: gore bless you

Evil Dead © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

HORREUR | L’Uruguayen Fede Alvarez signe un remake sanguinolent et gore du Evil Dead de Sam Raimi.

Dès que le mot est lâché, il y a de quoi commencer à paniquer. Et pas que quand on parle de film d’horreur, d’ailleurs. Le remake est plutôt du genre à faire flipper sévère dans les chaumières. A fortiori quand il s’agit d’un film culte de chez culte revisité par un Uruguayen dont c’est le premier long métrage.

Evil Dead 2013 part malgré tout avec un a priori plutôt positif. Il est produit par Rob Tapert, Sam Raimi et Bruce Campbell, respectivement le producteur, le réalisateur et l’acteur du Evil Dead original sorti en octobre 1981 aux Etats-Unis. Puis, c’est Sam Raimi en personne qui a confié le projet à Fede Alvarez.

Un inconnu? Presque. Alvarez s’est fait remarquer sur YouTube avec le court métrage Ataque de Panico. Une mise à sac de Montevideo par une bande de robots que le Sud-Américain aurait, selon la légende, tournée pour seulement 300 dollars. La société, Ghost House Pictures, de l’oncle Sam lui a offert un million de dollars pour l’adapter au format long. Mais l’idée ayant été abandonnée, Raimi lui fila les clés de ce fameux remake. Se souvenant sans doute qu’il avait lancé sa carrière en en tournant l’ancêtre après avoir seulement signé quelques courts à même de convaincre des investisseurs. A cette nuance près qu’à l’époque, le futur réal de Spider-Man avait 20 piges. Et qu’Alvarez en a déjà 35.

Membres tranchés, chair arrachée

Cinq jeunes et un chien, dont une jeune camée qui tente de décrocher flanquée de son frangin, partent en retraite dans un chalet au fond des bois. Ils trouvent un bouquin. L’un d’entre eux se sent obligé d’en lire un extrait et réveille le malin… Le scénario, dont Diablo Cody (Juno) a un moment eu la charge, ne brille pas, loin s’en faut, par son originalité. Malgré les poncifs du film de genre avec ses tics et ses codes, Alvarez ne s’en sort pas trop mal. Il n’écrira guère en lettres de sang l’histoire de l’épouvante comme son illustre prédécesseur mais ne joue pas vraiment non plus sur le même terrain. Là où Raimi avait, il y a une trentaine d’années, abattu la carte des effets spéciaux artisanaux et d’une angoisse que le poids des ans a teintés d’humour, cet Evil Dead 2013 est traité de manière beaucoup plus léchée et formelle. Il installe une atmosphère glauque et pénètre un minimum la psychologie des personnages (pas de bimbos à gros seins et de surfeurs aux tablettes de chocolat, mais des post-ados plutôt crédibles parmi lesquels le héros de Thumbsucker Lou Taylor Pucci) avant de faire couler l’hémoglobine de manière à la fois gore et esthétisante. Membres tranchés, chair arrachée… Dans cet Evil Dead new look qui pousse moins à sursauter (c’est tout un art de jouer avec les peurs) qu’à détourner le regard, on joue à la cloueuse électrique, à la seringue, au cutter et à la tronçonneuse…

Si le personnage culte de Ash a disparu de la circulation, quelques scènes comme le viol par branches d’arbres rappelleront de bons souvenirs aux fans. Sympathy for the Evil…

Film d’horreur de Fede Alvarez. Avec Jane Levy, Shiloh Fernandez et Lou Taylor Pucci. 1h30. Sortie: 15/05.

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