Critique

Essential Killing

THRILLER | Dans Essential Killing, Jerzy Skolimowski fait de Vincent Gallo un fugitif survivant à des conditions extrêmes. Captivant et perturbant.

THRILLER | Jerzy Skolimowski n’est pas de ces cinéastes qui filment pour ne rien dire. Et s’il est sorti d’une (longue) retraite consacrée à la peinture, c’est pour créer en force, avec ces qualités d’audace et d’intensité qui ont fait la marque de son art organique, interpellant.

Dans Essential Killing, tourné près de chez lui, il filme l’évasion d’un prisonnier capturé au Moyen-Orient par l’armée américaine, et que la CIA transfère clandestinement dans une geôle polonaise. Soupçonné de terrorisme, le fuyard se retrouve seul dans la neige. Poursuivi par des hommes, des hélicoptères et des chiens, mais aussi confronté à un environnement hostile, il n’aura qu’une obsession: survivre, survivre à tout prix…

Vincent Gallo, littéralement habité, incarne avec une hallucinante présence le fugitif traqué, dans un film creusant l’humain jusqu’au coeur de son animalité. Une oeuvre dérangeante, perturbante même, pour un spectateur auquel Skolimowki ne fait pas plus de cadeau qu’à son personnage central. Le glissement progressif d’un réalisme cru vers une manière d’abstraction (liée aux délires saisissant l’évadé) affaiblit bien quelque peu Essential Killing. Mais cette oeuvre saisissante n’en marque pas moins, avec une rare évidence, le retour au premier plan fulgurant d’un artiste passionné autant que passionnant.

Essential Killing, thriller de Jerzy Skolimowski, avec Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner, Nicolai Cleve Broch. 1h23.

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Louis Danvers

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