En direct depuis la Mostra : The Reluctant Fundamentalist, de Mira Nair

© Imageglobe/Tiziana Fabi
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Durant cette 69e édition de la Mostra de Venise, retrouvez chaque jour le film coup de coeur de notre envoyé spécial, Jean-François Pluijgers.

Avec The Reluctant Fundamentalist (L’intégriste malgré lui), adaptation du roman de Mohsin Hamid, la 69e Mostra de Venise s’est offert une ouverture résolument en prise sur son temps. Lion d’Or il y a onze ans pour Monsoon Wedding, la réalisatrice indienne Mira Nair y prend le pouls d’un monde mouvant, en effet. Cela, à la lumière d’une conversation réunissant, à Lahore, Changez Khan, un ex-wonder boy de Wall Street rentré enseigner dans son Pakistan natal à la suite des attentats du 11 septembre et de la paranoïa sécuritaire s’étant emparée des Etats-Unis, et Bobby Lincoln, un journaliste US venu écouter son histoire. Le tout, dans un contexte troublé par l’enlèvement d’un professeur américain officiant dans la même université que Khan.

« Les apparences peuvent être trompeuses » est le leitmotiv d’un film qui résonne comme une mise en garde contre les préjugés de tout ordre, établissant au passage un parallèle entre fondamentalismes économique et religieux. Mis en scène avec efficacité, et soutenu par un casting de poids (l’excellent Riz Ahmed est entouré de Liev Schreiber, Kiefer Sutherland et autre Kate Hudson), The Reluctant Fundamentalist pèche certes par son didactisme excessif. Emportée par son désir de faire sens, Mira Nair surligne chaque intention, dramatique ou politique. Elle n’en porte pas moins un regard aiguisé et généreux sur le monde.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content