Critique

Django Unchained

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Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

WESTERN SPAGHETTI | Quentin Tarantino s’emploie, depuis Kill Bill, à débiter des histoires de vengeance qui lui offrent un cadre propice à revisiter le cinéma de série, tendance B à Z.

WESTERN SPAGHETTI DE QUENTIN TARANTINO. AVEC JAMIE FOXX, CHRISTOPH WALTZ, LEONARDO DICAPRIO. 2H45. SORTIE: 16/01. **

WESTERN SPAGHETTI | On ne peut contester à Quentin Tarantino une évidente cohérence qui, après avoir entamé son parcours de réalisateur sous l’angle du polar, s’emploie, depuis Kill Bill, à débiter des histoires de vengeance qui lui offrent un cadre propice à revisiter le cinéma de série, tendance B à Z. Django Unchained le voit ainsi se colleter frontalement avec un genre effleuré tout au long de sa filmographie, le western spaghetti, le titre de ce nouvel opus citant d’ailleurs une toile réalisée par Sergio Corbucci en 1966. Située dans le Sud pré-Guerre de Sécession, l’histoire s’ouvre lorsque Django (Jamie Foxx), un esclave, est libéré par le docteur Schultz (Christoph Waltz), faux dentiste mais vrai chasseur de primes allemand, afin de le conduire aux deux truands qu’il traque. Chemin faisant, l’enjeu de leur quête va changer, Django ayant pour objectif ultime d’arracher sa femme, Broomhilda (Kerry Washington), aux négriers la retenant dans une riche plantation…

Comme dans Inglourious Basterds, Quentin Tarantino adosse une équipée vengeresse à une question dramatique, celle de l’esclavage aux Etats-Unis en l’occurrence. Si le réalisateur fait une concession au sérieux, il recycle toutefois pour l’essentiel les figures de son cinéma, humour (gras au besoin) et outrances inclus, en un hybride guère concluant, pour ne pas dire, avec Spike Lee, « inadéquat ». S’agissant d’un western, l’ombre de Corbucci et Sergio Leone plane bel et bien sur Django Unchained, mais celle de Mel Brooks et de son Blazing Saddles pointe aussi le bout du nez et, avec elle, le spectre de l'(auto)-parodie. C’est là l’autre limite d’un film qui, passée une première partie jouissive -avec notamment la mémorable scène du Ku Klux Klan, mais aussi l’abattage de Christoph Waltz, impayable-, peine à trouver son second souffle, se traînant au gré de péripéties plus ou moins inspirées. Si, à l’instar de Leone, Tarantino est un cinéaste de l’étirement du temps, la tension opératique qui habitait les films du maestro italien (et l’ouverture de Basterds) s’est muée, pour le coup, en ballet aussi sanglant qu’inconstistant. Jackie Brown, reviens!

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