Critique ciné: Une famille à louer, la déception au rendez-vous
COMÉDIE | Cinq ans après la jolie réussite des Emotifs anonymes, Benoît Poelvoorde retrouve Jean-Pierre Améris pour une nouvelle comédie amoureuse du genre décalé.
Il incarne dans Une famille à louer un homme aussi riche de biens et d’argent que pauvre sur le plan relationnel. Pas d’ami, encore moins de petite amie ou d’enfant. Le désert affectif, dans l’écrin luxueux mais glacial et vide d’une vaste demeure où la seule autre présence humaine est celle d’un majordome (François Morel, excellent). Pour sortir de sa déprime et de sa solitude, Paul-André aura une drôle d’idée: payer une mère de famille (Virginie Efira), qui élève seule ses enfants dans la précarité, pour l’accueillir un certain laps de temps. Histoire de l’aider à décider si la vie de famille est ou pas une option désirable… On reconnaît très vite la touche Améris dans l’opposition entre l’univers pauvre mais coloré, plein de vie, de Violette, et celui, sombre comme un tombeau, de Paul-André. Le réalisateur va travailler le contraste entre deux mondes, deux classes sociales, en utilisant l’amour comme passerelle. Mais il se heurte assez vite, et le spectateur avec lui, au manque de crédibilité d’un scénario appuyant les effets (rebondissements nombreux) à défaut de pouvoir convaincre naturellement. La déception est au rendez-vous d’une comédie sentimentale et sociale pleine de belles intentions, mais qu’on eût aimé plus subtile et plus éloquente.
De Jean-Pierre Améris. Avec Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, François Morel. 1h36. Sortie: 19/08.
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