Critique ciné: Post partum
DRAME | Face à Jalil Lespert, papa que sa solidité naturelle n’empêche pas de craquer, Mélanie Doutey signe une interprétation déchirante dans le rôle de la maman qui doute.
Luce et Ulysse attendent, selon la formule consacrée, un heureux événement. Jeune couple tenant une clinique vétérinaire sur la côte atlantique de la France, il hume déjà le bonheur que seront la naissance, puis la présence quotidienne, d’un premier enfant. Quand Rose voit le jour, les choses prennent pourtant un tour très différent. Luce semble désemparée par la nouvelle venue. Qui est ce bébé dont les pleurs la paniquent? Que veut ce petit être dépendant d’elle et appelant de sa part des sentiments qu’elle cherche en vain à éprouver? La science définit par « post partum » la période suivant directement l’accouchement. Et parle de la dépression qui lui est liée (et non de baby blues, fugace et vite surmonté) comme d’un phénomène grave et potentiellement dangereux, tant pour la mère que pour son enfant…
Delphine Noels a eu le courage d’aborder ce sujet largement tabou, et le talent de le faire avec une pudeur mais aussi une force qui confronte le spectateur à des émotions bouleversantes, sur fond de suspense parfois insupportable. Face à Jalil Lespert, papa que sa solidité naturelle n’empêche pas de craquer, Mélanie Doutey signe une interprétation déchirante dans le rôle de la maman qui doute, qui craint, qui dérive vers une folie que son entourage observe avec terreur. L’actrice se donne et s’oublie au profit d’un personnage qui marque, touche et horrifie dans une histoire qui interroge profondément les certitudes sociales. Difficile pour le spectateur d’en sortir indemne…
- DE DELPHINE NOELS. AVEC MÉLANIE DOUTEY, JALIL LESPERT, FRANÇOISE FABIAN. 1H35. SORTIE: 19/03.
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