Critique

Critique ciné: Maryland, une tension à couper au couteau

Diane Kruger et Matthias Schoenaerts dans Maryland © DR
Matthieu Reynaert Journaliste cinéma

DRAME/THRILLER | Après l’hystérie dans Augustine, la réalisatrice Alice Winocour poursuit son exploration des troubles psychiques.

Vincent et ses camarades de régiment bossent comme agents de sécurité en attendant de retourner au front, en Afghanistan. Ce soir-là, ils surveillent la fête donnée par un milliardaire franco-libanais dans sa somptueuse propriété de la Côte d’Azur, Maryland. Mais même s’il est parvenu à le dissimuler jusque-là, le corps, et surtout l’esprit, de Vincent sont brisés. C’est alors que le soldat croise le regard de l’épouse du milliardaire sur un écran de vidéosurveillance…

Après l’hystérie dans Augustine, la réalisatrice Alice Winocour (lire aussi son portrait dans le Focus du 2 octobre) poursuit son exploration des troubles psychiques. Le syndrome post-traumatique est ici astucieusement retranscrit tantôt par le montage, tantôt par la techno noire du compositeur/DJ Gesaffelstein. Au centre de la composition, notre compatriote Matthias Schoenaerts fait merveille, armé de l’animalité qu’on lui a connue dans Rundskop, mais aussi d’une retenue qui ne rend que plus glaçantes ses explosions ponctuelles. À ses côtés, Diane Kruger enfile sans problème la robe de la blonde hitchcockienne. La force du film vient notamment de ce qu’on ne quitte jamais le point de vue de ce duo, ignorant pour une large part ce qui se joue autour de lui. Hélas le parti pris du mystère se révèle à double-tranchant. Le spectateur manque parfois de s’y perdre et, malgré le temps passé avec eux, les personnages principaux restent largement insondables. L’aspect politique ou social du film, lui, est carrément flou. Ces hésitations sont cependant compensées par une atmosphère puissante et une tension à couper au couteau. Démarrant presque à la manière d’un documentaire, Maryland bascule vite vers le « home invasion movie », quelque part entre Panic Room et Funny Games. On en ressort les jambes chancelantes.

D’Alice Winocour. Avec Matthias Schoenaerts, Diane Kruger, Paul Hamy. 1h41. Sortie: 30/09.

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