Critique

[critique ciné] Maigret, de Patrice Leconte: Gérard Depardieu brille sans forcer

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Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Plus de 30 ans après Monsieur Hire, Patrice Leconte renoue avec l’oeuvre de Simenon.

Inspiré du roman Maigret et la jeune morte, Maigret se déploie dans l’atmosphère brumeuse d’un Paris sans âge, et s’ouvre sur le meurtre d’une jeune fille en apparence inconnue de tous. « Un oiseau tombé du nid« , dira celle qui lui avait loué une robe de soirée, les indices semblant n’avoir d’autre objet que de se dérober, à charge pour un Maigret fatigué de tenter d’en remonter le fil, remodelant au passage une jeune femme rencontrée fortuitement à l’image de la défunte, en un mimétisme saisissant… S’il convoque là le souvenir du Vertigo de Hitchcock, Patrice Leconte tend plus encore à faire de son Maigret une épure, en ramenant l’intrigue à l’os pour se concentrer sur les relations entre les personnages, les rapports de classe notamment. Mais plus encore sur la personnalité d’un commissaire hantant plus qu’il ne l’habite le film dans une ambiance de circonstance, la pipe et le moral en berne. Un registre dépressif dans lequel Gérard Depardieu, tout de lourdeur placide, brille sans forcer face à Jade Labeste, Aurore Clément ou au regretté André Wilms, pour achever de donner à ce Maigret jamais écrasé par le poids de l’histoire ou de la reconstitution un tour indéniablement troublant.

De Patrice Leconte. Avec Gérard Depardieu, Jade Labeste, Mélanie Bernier. 1h29. Sortie: 23/02. ***(*)

Lire aussi notre interview de Patrice Leconte et l’historique de Maigret au cinéma.

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