Critique

[Critique ciné] Frères de sang: noirceur et mélancolie profonde

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

DRAME CRIMINEL | Intense, direct, réaliste, violent, habité, très ancré socialement et offrant volontiers quelque résonance politique. On connaît les qualités du polar italien contemporain, telles que des films comme Gomorra et Romanzo criminale les ont affichées en grand.

Les frères D’Innocenzo déboulent dans le cadre de ce genre populaire et particulier avec la fougue de jeunes loups affamés. Leur sujet? Les mésaventures de deux amis d’enfance vivant dans la banlieue pauvre de Rome. Une nuit, en voiture, ils renversent involontairement un piéton. Panique des jeunes gens, qui prennent la fuite. Bientôt, ils apprendront que leur victime avait sur sa tête un contrat de la mafia locale. Ils ne doivent désormais plus seulement craindre la police, mais le milieu. Sauf que la mafia, reconnaissante, propose à Manolo et Mirko de les engager… On peut voir Frères de sang ( La Terra dell’abbastanza en VO) comme un film d’apprentissage -de la carrière criminelle- ou plutôt de désapprentissage -de l’innocence. La noirceur assumée s’y teinte d’une mélancolie profonde. Pourquoi dès lors le film ne captive-t-il pas, et se met même à devenir irritant? Parce que les frères D’Innocenzo paraissent trop amoureux de la forme dont ils habillent un scénario somme toute des plus prévisibles après la surprise du début. Leur complaisance dans le sordide esthétisé s’accompagnant d’un côté premier de classe qui instrumentalise le récit, le style et jusqu’à l’interprétation intéressante de Matteo Olivetti (Mirko) et Andrea Carpenzano (Manolo).

De Damiano et Fabio D’Innocenzo. Avec Andrea Carpenzano, Matteo Olivetti, Milena Mancini. 1 h 35. Sortie: 29/05.

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