Critique ciné: Enemy, un thriller tortueux qui ne convainc pas
THRILLER | Auteur des remarqués Maelström et Incendies, avant de réussir haut la main son examen hollywoodien avec Prisoners, le cinéaste québécois Denis Villeneuve s’essaye, avec Enemy, au thriller à coloration fantastique.
Adaptée de la nouvelle O Homem Duplicado (L’autre comme moi), de José Saramago, c’est là l’histoire d’Adam (Jake Gyllenhaal), un homme dont l’existence routinière -les cours d’Histoire qu’il dispense à Toronto, sa relation avec Mary (Mélanie Laurent)- va imploser lorsqu’il se découvre un sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur aperçu dans un film, et pour lequel il va bientôt nourrir une véritable obsession. Et de les épier, lui et sa femme Helen (Sarah Gadon), en un jeu dont il perd rapidement le contrôle exclusif…Parti sur ces bases originales, Enemy ne manque certes pas de fasciner. Villeneuve s’y entend, en effet, pour installer un sentiment d’étrangeté tandis que le réel se dérobe pour libérer un subconscient tourmenté, saturé d’ailleurs d’images saisissantes dont on se gardera toutefois de révéler la teneur. Il y a du reste de la jubilation comme de l’habileté dans sa façon de tisser la toile de ce thriller tortueux. Reste que, bien que porté par l’excellent Jake Gyllenhaal, de retour dans l’univers du cinéaste après Prisoners, et donnant toute la mesure de son talent dans un double emploi schizophrène, le film intrigue plus qu’il ne convainc vraiment, impression culminant dans un dénouement ayant le don de laisser perplexe…
- De Denis Villeneuve. Avec Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon. 1h30. Sortie: 27/08.
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