[Critique ciné] Effacer l’historique, anti-Black Mirror par excellence
Le meilleur film de la paire Kervern et Delépine depuis l’inaugural Aaltra en 2004.
« Ce film, on l’aime énormément« , revendique fièrement Gustave Kervern dans l’interview accordée à Focus lors de la dernière Berlinale. Nous aussi on l’aime vraiment beaucoup, cette ravageuse comédie dramatique post-Gilets jaunes qui, de la France aux États-Unis en passant par l’île Maurice, envoie trois amis précarisés faire la guerre aux géants du Net. Si Effacer l’historique porte la patte sociale et poétique, identifiable entre mille, de l’intraitable duo de réalisateurs formé par Gustave Kervern et Benoît Delépine, le film vise surtout incroyablement juste et bien, en plein coeur d’une foisonnante convergence de problèmes liés à la mondialisation -laquelle, décidément, ne tourne vraiment pas rond. Valse infinie des factures, tyrannie des mots de passe, invasion permanente de la sphère privée, systèmes de cotation, cookies… Anti-Black Mirror par excellence, le filme brocarde dans un immense éclat de rire grinçant l’absurdité tragique de ce que sont devenus nos quotidiens aliénés, hilarantes apparitions de Benoît Poelvoorde et Michel Houellebecq à la clé. Le meilleur film de la paire Kervern et Delépine depuis l’inaugural Aaltra en 2004.
De Gustave Kervern et Benoît Delépine. Avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero. 1h46. Sortie: 26/08. ****
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