Critique

[Critique ciné] Early Man (Cro Man), une histoire de foot

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

ANIMATION | Préhistoire et ballon rond font bon ménage dans le nouveau petit régal de l’indispensable Nick Park (Wallace et Gromit).

Clamons-le tout net: Nick Park est un bienfaiteur de l’humanité. L’homme qui a créé puis animé les personnages de Wallace et Gromit a fait de la pâte à modeler le matériau du bonheur, et de la bonne ville provinciale de Bristol (siège du studio Aardman) une capitale cinématographique mondiale. Avec ses potes et complices en animation Peter Lord et David Sproxton, le natif de Preston, Lancashire, a créé une fabrique de félicité. Early Man est son troisième long métrage, après une série de courts géniaux (dont trois remportèrent l’Oscar!) puis les très réussis Chicken Run (2000) et The Curse of the Were-Rabbit (nouvel Oscar en 2005). Il nous emmène bien des millénaires en arrière, dans une préhistoire de fantaisie où dinosaures et humains cohabitent avant qu’une catastrophe n’élimine les lézards géants pour laisser les mammifères se débrouiller entre eux. Dug et sa tribu sont cueilleurs-chasseurs, leur nourriture de base étant le lapin qu’ils s’évertuent à traquer avec une efficacité très relative. Mais Dug a des ambitions. Il voudrait que sa tribu ose chasser le mammouth. Les réticences de son chef retardent la chose, mais Dug n’en continue pas moins à rêver. D’autant qu’il découvre, sur les murs d’une caverne, d’étranges peintures anciennes représentant non seulement des mammouths mais aussi des hommes se disputant un objet rond qu’ils tentent de pousser, avec les pieds, dans ce qui ressemble à la préfiguration d’un but…

[Critique ciné] Early Man (Cro Man), une histoire de foot

British et universel

Nos ancêtres lointains avaient donc inventé le football! Un sport qui jouera un rôle déterminant dans les aventures mises en scène par Early Man. On y retrouve l’inventivité dans la bonne humeur du cinéaste aujourd’hui âgé de 59 ans. Et aussi cette célébration de l’animation avec personnages et décors en pâte à modeler, jusque dans ses imperfections, comme les traces des pouces des animateurs qui auraient pu être aisément effacées (à la « gomme digitale ») mais qui sont laissées comme un hommage à une création littéralement « faite main ».

Une fois de plus, comme dans les films de Wallace et Gromit, Park assume totalement l’ancrage british de ses personnages et de son humour. L’action, située dans un passé très éloigné, est censée se dérouler « dans les environs de Manchester« … Et le duo de commentateurs glosant sur les matchs de foot évoque directement celui qui officie aujourd’hui encore sur la BBC, accent écossais d’Alan Hansen compris. Tout cela ne nuit pas plus à l’aspect universel du spectacle proposé que les particularismes culturels du brave homme et de son chien philosophe ne diminuaient l’impact international de leurs aventures à l’écran. On regrettera juste que l’ami Nick, en mode consensuel, ne pousse pas l’excentricité d’Early Man aussi loin que dans la plupart de ses oeuvres précédentes. Le sujet le méritait pourtant.

De Nick Park. Avec les voix d’Eddie Redmayne, Maisie Williams, Tom Hiddleston. 1h29. Sortie: 07/02. ***(*)

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