[Critique ciné] Dode Hoek (Angle mort), un vrai film belge
DRAME POLICIER ET POLITIQUE | Nabil Ben Yadir a trouvé un bon titre, à la fois métaphorique et puissamment film « noir », pour son polar politique tourné entre Anvers et Charleroi.
L’angle mort, pour le conducteur d’un véhicule, est la zone qui reste invisible car elle n’est pas couverte par les rétroviseurs. Tout ce qui surgit de cette zone est, par définition, imprévu et dangereux… Nabil Ben Yadir a trouvé un bon titre, à la fois métaphorique et puissamment film « noir », pour son polar politique tourné entre Anvers et Charleroi. Un vrai film belge, abordant via le cinéma de genre l’émergence d’un populisme sécuritaire potentiellement périlleux pour la démocratie. Mais même si l’extrême droite flamande est clairement visée par l’évocation d’un parti jaune et noir plaçant en tête de liste pour les élections un ex-flic de choc (Peter Van den Begin, excellent), la dynamique du polar ne s’efface pas devant le constat politique. Dommage que le réalisateur, très efficace dans l’action et l’atmosphère, insiste assez lourdement sur une intrigue par trop alambiquée sur la nature d’un secret intime rattrapant le candidat au moment même où il semblait lancé vers un très inquiétant pouvoir. Mais l’ensemble n’en manque pas moins de punch et de sens, porté qu’il est par un acteur impressionnant, une réalisation percutante et un fond socio-politique de la pertinence duquel il est difficile de douter en ces temps de menace visant tous azimuts les valeurs démocratiques…
DE NABIL BEN YADIR. AVEC PETER VAN DEN BEGIN, JAN DECLEIR, SOUFIANE CHILAH. 2H. SORTIE: 25/01. ***(*)
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