Critique

[Critique ciné] Doctor Strange, Marvel ad nauseam

Benedict Cumberbatch dans Doctor Strange de Scott Derrickson. © DR
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

FILM DE SUPER-HÉROS | Adepte d’un paranormal poisseux, Scott Derrickson ne cache pas son penchant pour le grand-guignol. Mais l’humour résolument décomplexé sauve l’entreprise.

« Oubliez tout ce que vous croyez connaître« , assénait le trailer du film. Certes. Mais avec un Benedict Cumberbatch en neurochirurgien mégalo et autocentré d’une intelligence supérieure, à la froideur clinique et à la mémoire surpuissante, le début de cette transposition à l’écran des aventures du fameux personnage Marvel imaginé dans les années 60 par le tandem Stan Lee-Steve Ditko rappelle à vrai dire furieusement un épisode de la série Sherlock mâtiné d’impertinence soft à la Dr House. Un violent accident de voiture plus loin, ainsi qu’un apprentissage spirituel express au Népal qui convoque aussi bien le souvenir de Matrix que celui du Batman Begins de Nolan, et voilà notre prétentieux camarade intronisé maître des arts mystiques. Sans forcer. La bagarre contre les forces du mal peut donc commencer… Adepte d’un paranormal poisseux, Scott Derrickson, le réalisateur à la main peu légère de The Exorcism of Emily Rose, Sinister et Deliver Us from Evil, ne cache pas son penchant pour le grand-guignol: ses poussées ésotériques gavées d’effets spéciaux sont d’un goût plastique parfois très douteux -les corps astraux qui s’affrontent, les portails dimensionnels… Mais l’humour résolument décomplexé, et au fond plutôt bien tapé, sauve l’entreprise du syndrome d’arrogance qui semble désormais devoir frapper chaque personnage ayant l’heur d’être campé par le sieur Cumberbatch. Au générique de fin, le caméo ambré de Chris Hemsworth, alias Thor, ne laisse planer aucun doute sur la présence de ce bon Docteur Strange au casting d’Infinity War, le prochain Avengers, confirmant au passage le principe d’accumulation présidant à la destinée de la franchise phare de l’écurie Marvel. Ad nauseam?

De Scott Derrickson. Avec Benedict Cumberbatch, Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor. 1h55. Sortie: 26/10. **(*)

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content