Critique ciné: Crimson Peak, dans le labyrinthe des passions gothiques
DRAME GOTHIQUE | Guillermo del Toro renoue largement avec les préoccupations, esthétiques et thématiques, de L’Échine du diable et du Labyrinthe de Pan.
« Les trois films dont je suis le plus fier aujourd’hui sont L’Echine du diable, Le Labyrinthe de Pan et Crimson Peak. Ils sont profondément interconnectés, et communiquent entre eux. » C’est Guillermo del Toro lui-même qui le dit, et si son nouveau long métrage n’égale certes pas tout à fait en réussite les deux oeuvres précitées, il renoue en tout cas largement avec les préoccupations, esthétiques et thématiques, de celles-ci, conjuguant élégance old school et histoire de fantômes traditionnelle avec une ampleur romantique poussée ici à son paroxysme. Récit d’un amour aveugle refermant peu à peu ses pièges sur une créature innocente mais déterminée (Mia Wasikowska), Crimson Peak file la métaphore entomologique avec style dans le cadre rêvé d’un manoir anglais à l’opulence fanée, sombre prison qui ne dit pas son nom bâtie sur une terre argileuse dont la couleur pourpre semble émaner d’un grand corps blessé. En résulte un objet filmique dont la parfois sidérante beauté plastique ouvre sur un récit trop classique, très attendu, et pour tout dire un peu vain. Reste le plaisir, rare et précieux, de se perdre mirettes grandes ouvertes dans le labyrinthe des passions gothiques chères à Guillermo del Toro, esthète obsessionnel dont le sens du détail et de l’architecture des sentiments confine ponctuellement à la poésie pure, sculpteur d’images d’un autre temps destinées à s’imprimer durablement sur la rétine.
DE GUILLERMO DEL TORO. AVEC MIA WASIKOWSKA, TOM HIDDLESTON, JESSICA CHASTAIN. 1H59. SORTIE: 21/10.
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