[critique ciné] Benedetta, farce datée et kitsch
Précédé d’une réputation sulfureuse, Benedetta n’aura finalement pas marqué les esprits outre mesure lors de sa présentation à Cannes.
Adaptant le livre Immodest Acts, de Judith C. Brown, Paul Verhoeven y retrace, au XVIIe siècle, le destin de Benedetta Carlini (Virginie Efira), soeur au couvent toscan de Pescia et sujette à des visions du Christ, à qui l’arrivée d’une novice, Bartolomea (Daphné Patakia), va ouvrir les voies du plaisir charnel. De quoi mettre en émoi la petite communauté monastique, bientôt suivie par la hiérarchie de l’Église. Sexe et extase composent, devant la caméra du réalisateur hollandais, un cocktail modérément intéressant. S’il veille à préserver l’ambiguïté de son héroïne -mystique ou manipulatrice?-, tout en ne se faisant faute d’éplingler l’hypocrisie de l’Église comme la corruption du pouvoir, Verhoeven ne peut réprimer une tendance à la provoc facile, et sa Benedetta, en dépit de sa résonance manifeste avec l’époque présente, tient surtout de la farce datée et kitsch.
De Paul Verhoeven. Avec Virginie Efira, Charlotte Rampling, Daphné Patakia. 2h06. Sortie: 08/09. **(*)
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